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Octogone le nouveau recueil de poèmes de Jacques Roubaud est découpé en 16 parties et presque autant de formes poétiques différentes. On y découvre les dernières inventions formelles de l'auteur : les strophes en « trident », le battement de Monge et les Joséphines, deux dérivés de la Sextine qu'il affectionne tant. De belles et typographiques « Partitions rythmiques », travaillent la répétition. Des hommages rendus aux poètes - le spectre est très large, des Troubadours à Robert Marteau ou Jude Stéphan. Paris fait enfin l'objet d'une suite de poèmes, prolongement de son arpentage poétique de la capitale et de ses rues.
Mais ce qui rassemble plus profondément ce recueil c'est la question de la mémoire, et plus précisément de sa perte. Roubaud l'hypermnésique écrit ici pour la première fois que sa mémoire l'« encombre ». En une manière de défi à l'oubli qui le guette depuis qu'il a atteint 80 ans, il revisite, dans les poèmes de la section intitulée « Exact », ses souvenirs d'enfance, épinglés un à un sur la page, comme s'il cherchait à les fixer pour toujours.
En s'interrogeant sur sa mémoire, Roubaud s'attaque à ce qui fonde son oeuvre tout entière et par ce geste la fait vaciller. Octogone peut donc se lire comme un livre d'adieu à la mémoire - c'est aussi, certainement, le plus élégiaque de ses recueils depuis Quelque chose noir.
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