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Décidé à faire passer la contre-société alternative à la vitesse supérieure, le collectif libertaire ZO organise son université d'été dans un camp naturiste. Parce qu'à poil on ne peut plus rien cacher ! Au programme, donc : plage, surf, amours libres et... prises de bec.
La situation risque de virer au problématique quand la bande apprend que Rosa, une gentille retraitée, a été tuée. En aidant leur ami Harrar à régler les détails de la succession, ils découvrent l'histoire extraordinaire de la vieille Espagnole... Il s'agirait de la propre fille du célèbre combattant républicain Durutti !
Ce n'est plus Rosa, c'est une icône qu'on a tuée ! Les voilà plongés jusqu'au cou dans une intrigue policière dont ils se seraient bien passés...
Calo, Laurence, Papi, Brett, Sonia et les autres affrontent leurs contradictions libertaires : que faire du coupable quand ils l'auront trouvé ? Peut-on mentir, peut-on trahir pour que justice soit faite ?
Salué par la critique comme l'un des auteurs majeurs du polar français, grand amateur de l'Oulipo et fondateur du Poulpe, dont plusieurs livres ont été adaptés au cinéma, Jean-Bernard Pouy exerce, avec Nus, son humour ravageur sur les contradictions de sa propre famille.
Lire JB Pouy, c'est souvent entrer dans un monde où l'humour est présent, décalé, noir. Mais aussi rencontrer des personnages hors normes, des anti-héros aux multiples questionnements. Cette fois-ci, il met ses personnages à poil. Une bonne façon de tracer leurs portraits au plus près. Et à travers leurs querelles, leurs rapprochements, leurs questions sur le choix de société, chacun se dévoile assez intimement.
Puis, plus globalement, comme souvent chez l'auteur, c'est le contexte qui est le intéressant. Le groupe libertaire a décidé de s'occuper de la mort de Rosa, en partie parce qu'elle pourrait être la fille du célèbre Buenaventura Durutti, anarchiste espagnol. Et là, JB Pouy de nous instruire sur le mouvement anarchiste : je connaissais le groupe de musique The Durutti Column, mais j'avoue que je ne savais pas d'où il tenait son nom, inculture quand tu nous tiens. Puis, c'est dans les discussions, les choix, les réunions que l'on apprend la vie au sein d'un collectif libertaire. JB Pouy y met beaucoup de sympathie, se moque gentiment, mais on le sent proche de ces gens qu'il décrit. Je l'imagine aisément -pas forcément à oilpé-, au travers des lectures que j'ai pu faire de lui, flirter -ou plus- dans ce monde.
Voilà donc une lecture fort plaisante et instructive qui saura plaire à tous ceux qui se posent des questions sur la société actuelle et qui résonne étrangement plus de dix ans après sa publication, par les événements de la fin d'année et du début de la nouvelle : les gilets jaunes bien sûr, mais aussi et surtout -pour moi- les mouvements écologistes qui tentent d’alerter l'opinion et les décideurs de la nécessité absolue de changer le monde sous peine de le voir disparaître.
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