J'étais né trop tard dans un siècle trop vieux, pensait Musset.
La France, la grande France, celle des forgerons de l'État - Louis XIV , des Lumières - les Droits de l'Homme -, des grandes conquêtes - l'Empire - ...Où était-elle dans mon enfance ?
Ruinée par la guerre, détruite jusque dans sa fécondité avec 1500 000 morts et 2500000 blessés sur 40000000 d'habitants, la France était le jouet des politicards de l'instabilité gouvernementale dans une sorte de gangue sociale.
Petite paysannerie, industrie déjà vieillie, la France avait perdu sa grandeur mais gardait ses valeurs fondamentales : l'honnêteté, le courage, la fidélité, l'amour de la nature, la foi religieuse, le culte de la famille et de l'école...
La France était la belle endormie, l'indécise, le pays qui avait perdu sa voix depuis la mort politique des Clémenceau. L'élite vivait à Paris au rythme des temps nouveaux mais à cent kilomètres de là, dans la province, c'était encore le genre de vie, de travail et de pensée du XIX, siècle. Ce décalage important nous livrera aux hordes germaniques équipées de modernité, qui elles-mêmes seront balayées par la puissance de la science et la technique américaines.
C'est tout cela et bien d'autres choses que j'évoque dans ce livre, depuis ma hauteur d'enfant à travers ce que j'ai vu, senti, vécu. Une histoire personnelle, reflet de toute une époque, La vraie histoire n'est-elle pas celle de millions de reflets ?
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