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Monique HERVO, militante du Service Civil International (ONG avant l'heure), quatre-vingt-quatre ans aujourd'hui, voulait exprimer son désaccord politique sur la question algérienne au début des années 1950. Être une femme dans la France de l'époque, la contraint à agir en toute indépendance.
Elle se rend au bidonville avec quelques amis afin d'apporter un soutien direct aux habitants de la Folie.
Après quelques temps, elle est la seule de son groupe d'amis à revenir régulièrement. En 1959, elle finit par s'établir au bidonville de « La Folie » à Nanterre. Elle y vivra douze ans. Monique Hervo quitte le bidonville lors de sa destruction en 1971, quand les familles qui y vivaient sont relogées dans les nouvelles cités de transit. En plus du soutien qu'elle apportait aux adultes (démarches administratives, coopérative de matériaux, etc...), elle s'efforçait d'aider les enfants (devoirs, organisation de sorties ou de colonies). Certains des personnages choisis pour l'émission se souviennent bien de leur vie avec Monique. Durant ces douze années, Monique Hervo a accumulé des notes, des observations consignées quotidiennement et des photographies qui ont donné lieu à deux publications : Bidonvilles, l'enlisement et Chroniques du bidonville, ce dernier édité au Seuil et préfacé par François Maspero.
A l'époque, les magnétophones portatifs à bandes apparaissent. Monique entend les premiers reportages de terrains à la radio. Le médium lui plait.
Après s'être renseignée, elle fait l'acquisition d'un Uher 4 pistes et d'un microphone. Elle commence alors la captation d'ambiances, d'interviews au sein du bidonville.
Nous découvrons aujourd'hui ces sons Monique Hervo a accepté de mettre à notre disposition ces documents sonores inédits ; des entretiens qu'elle enregistrait, elle dit : « Ces enregistrements contiennent des témoignages qui rendent compte de l'extrême précarité des gens à ce moment-là, (.) et dans lesquels on entend également les sons de la vie quotidienne dans les baraques du bidonville et les sons du dehors. » Les archives représentent environ 165 heures d'écoute. Elles sont constituées d'entretiens individuels, en français, et de discussions entre plusieurs interlocuteurs simultanés (enfants/adultes) où l'on entend de l'arabe, parlé par les parents et traduit par l'enfant de la famille. Tous ces enregistrements ont été réalisés entre 1965 et 1967.
Ils regroupent 600 personnes. On y entend individuellement des hommes, des femmes, des enfants.
Les enregistrements tardifs de 1967 représentent 70 heures, 88 personnes interrogées (34 pères de familles, 26 mères, 16 enfants, 5 adolescents, 2 jeunes adultes non mariés et 5 cousins dits « célibataires »).
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