"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Derrière les vitrines du musée de Carlos Castan, on dénombre des bâtons de bergers, quelques jouets anciens, des fleurs de chardon et des roses rouges éclatant sur la neige, un vieil exemplaire de Robinson Crusoé, des jeunes filles en fleurs, des gouttes de pluie, des ombres et des déguisements.
Une douce mélancolie mâtinée d'ironie déborde le coeur des personnages dont la tendre amertume habite les trois nouvelles, la solaire Silvia et sa timide frangine, Marta, Pablo le Français qui construit patiemment son palais de dément, Arturo le brisé s'avançant dans l'obscurité. " À mon avis, un Musée de la solitude devrait plutôt se présenter sous forme d'une collection d'histoires, une grappe de récits laissant un arrière-goût de liqueur en vrac et de cendres froides après tant de nuits vides et glaciales demeurées à l'abandon derrière soi, dans la mémoire ".
À travers une écriture ample qui rappelle la prose de Julio Llamazares, le nouvelliste déploie avec brio les lieux suspendus et les émotions mêlées qui animent une humanité belle et désolée.
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