"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
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Policier à Paris dans le service de la PTS, Franck Bostik est originaire de Nevers où sa mère vit encore, dans la cité ouvrière de Varennes-Vauzelles. C’est elle qui lui apprend au téléphone qu’un jeune qu’il a bien connu (du temps où il entraînait le club de football de la cité) est porté disparu depuis plusieurs jours. Il l’aime bien, ce gamin qu’il surnomme « patte-de-poulet » et sa disparition l’inquiète. Comme sa vie amoureuse est en perdition à Paris, il décide de poser des congés et de « descendre » à Nevers histoire de voir ce qu’il peut glaner comme information en brandissant sa carte de police et en faisant jouer ses relations.
Laurent Rivière, originaire comme moi de la région de Nevers, a choisi de camper ses intrigues policières dans les endroits où il a grandi et qu’il connaît bien, c’est à dire à Nevers et sa banlieue et dans le Morvan. Je suis bien placée pour savoir que les romans se déroulant dans cette région ne sont pas légion. Le personnage principal de « Morvan de Chien » est un flic sans grande envergure, un technicien de scène de crime qui ne sort jamais son arme et qui ne fait pas d’investigation au quotidien. Et le voilà en train d’enquêter seul, totalement hors procédure sur la disparition d’un jeune homme qu’il a bien connu. L’intrigue est toute simple, tout comme le dénouement, rien de spectaculaire ou de surréaliste, nous sommes dans un polar ultra crédible, assez terre à terre mais qui fonctionne malgré tout. Un tout petit peu d’humour, un personnage central sympathique, ce roman nous emmène dans le Morvan dans sa seconde partie, de ses forets de conifères à perte de vue, de son climat inhospitalier, de cette terre ingrate qui font des hommes durs. La dualité urbain/ruraux est bien rendue, sans caricature. Je ne vois pas grand-chose à redire à ce petit roman noir régional sans prétention, à part une erreur aussi grossière qu’inexplicable : la ligne SNCF entre Dijon et Nevers ne passe absolument pas par Château-Chinon, un simple coup d’œil sur une carte ferroviaire aurait permis d’éviter ce faux pas. Mais comme pour les besoins de l’intrigue, il fallait absolument une gare à cet endroit sur cette ligne, Laurent Rivière à tordu le cou à la réalité, on lui pardonne...
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