"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Je regarde une vieille photo. J'étais pas mal, avant.
Pourquoi, chaque année, je me trouve de moins en moins bien ? Peut-être parce que c'est l'hiver ? Si vous passez l'hiver, vous verrez : l'été, c'est pareil. Vous savez comment on s'aperçoit qu'on est vieux ? Quand, même bronzé, on reste moche.
Ayant beaucoup apprécié Où on va, papa ? de Jean-Louis Fournier, prix Femina 2008 et me trouvant sans bouquin dans le sac, quand j’ai vu dans une boîte à livres Mon dernier cheveu noir de ce même auteur, je n’ai pas hésité ! Et, bien m’en a pris.
Dans son roman primé, l’auteur révélait sa capacité de résilience par l’humour. Sous la forme d’une lettre à ses deux fils lourdement handicapés, il y racontait son histoire de père désemparé et d’époux abandonné.
Dans celui-ci, Jean-Louis Fournier s’est attaché à retranscrire le temps qui passe et celui qu’il reste…
Toujours avec ce ton humoristique si caractéristique qu’on lui connaît, il explique comment on se rend compte qu’on devient vieux, quels en sont les signes et en profite pour donner quelques conseils aux « anciens jeunes » et notamment ce dernier qui vaut son pesant d’or :
« Quand vous entendrez le docteur à votre chevet dire : « C’est la fin », essayez, malgré votre état, de faire rire une dernière fois.
Ajoutez : « des haricots. »
C’est un petit livre qui se lit très vite, de nombreuses pages avec trois lignes seulement, mais qui fait un bien fou.
Ce n’est pas si souvent qu’on a l’occasion, que l’on soit quinqua, sexa ou septuagénaire ou plus encore, à condition de ne pas avoir perdu son sens de l’humour, de pouvoir rire sur les tracas engendrés par la vieillesse, que ce soit sur son physique, sur ses problèmes de santé, sur le départ de ses amis, mais aussi sur les avantages qui sont réservés à l’âge.
Jean-Louis Fournier excelle également en décrivant le regard des anciens jeunes sur leur environnement et leurs congénères plus jeunes. Des journaux imprimés de plus en plus petit , de la terre de plus en plus basse aux policiers qui sont de plus en plus jeunes ou aux comédiens qui parlent de moins en moins fort au théâtre, sans oublier Parkinson ou la mort, tout cela pour nous rappeler que la vie avance inexorablement et que mieux vaut la prendre avec le sourire.
En tournant en dérision ces maux inhérents à l’âge, Jean-Louis Fournier nous offre une sorte de leçon de philosophie avec cet ensemble de réflexions douces-amères sur la vieillesse.
J’ai beaucoup ri tout au long de ma lecture et ne peux que vous conseiller cet excellent antidépresseur !
Un pur moment de détente qui peut se lire à tout âge.
Chronique illustrée à retrouver ici : https://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/2023/10/jean-louis-fournier-mon-dernier-cheveu-noir.html
Un livre de Jean-Louis FOURNIER est bien souvent plein de clins d'œil et d'humour... Celui-ci également.
ah quel plaisir de lire Fournier.. vous savez celui qui a écrit les aventures de la "noiraude " pour la TV dans les années 80 !! .. ici il se moque de lui même , de son âge.. parce que dit il " quand on est vieux même bronzé on reste moche.".. Fournier s’avoue heureux de ne plus avoir à faire de mondanités, car " le vieux est libre," il prend de la hauteur, « il n’est plus obligé de rire aux blagues de son patron ». Il n’a plus de patron, il nous conseille d éviter d aller aux enterrements sous peine de se faire repérer....La vieillesse est un naufrage disait de GAULLE.. et bien notre auteur rit des tourments de l'âge plutôt que d'en pleurer.. avec une pointe de méchanceté.. très très plaisant..
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