"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
La démission de M. Ahmadou Ahidjo implique-t-elle la fin d'un totalitarisme au Cameroun et l'instauration d'une nouvelle manière de gouverner ? Telle est la question que pose ce livre. Pour la première fois en Afrique noire, une femme soumet à un mode de pensée radical, la relation au politique, et ceci au moment où la demande démocratique s'inscrit parmi les aspirations majeures des nouvelles générations de l'Indépendance. L'auteur dévoile les mensonges d'un Etat postcolonial en mettant à jour l'hypocrisie des discours élaborés tant par les africanistes que par les chercheurs indigènes. L'analyse accorde une attention privilégiée à l'émergence des nouvelles sensibilités sociales : les femmes et le pouvoir de décider de leur vie quotidienne, les revendications liées à la gestion foncière, la prise de parole et la communication sociale, les droits de l'homme... Pour Marie-Louise Eteki Otabela, le fond du débat doit être situé au-delà des regards régionalistes. Il faut restituer le politique à la pratique quotidienne, prendre en compte les rapports de force en présence. Il faut inventer une société plurielle qui puisse aider les enfants à renouer avec leur mémoire après plus de vingt-cinq ans de suspension et de rupture. Pour que, délivrée des servitudes et pesanteurs archaïques, la démocratie retrouve sa grandeur au Cameroun qui, en dépit de la crise actuelle, apparaît comme une des nations montantes du continent africain.
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