"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Landyn Midwinter et Vale, son fils, agriculteurs dans le Suffolk, sont des hommes du terroir. Face à la concurrence des grandes entreprises ils doivent lutter pour garder leur propriété. Mais un combat plus profond et plus brutal est à l'oeuvre depuis la mort tragique de Cecelia, épouse et mère adorée, dix années auparavant en Zambie ; un passé jusque-là enfoui, non dit, retranché derrière la maladresse et la douleur des deux hommes. Lors d'un hiver particulièrement éprouvant, Landyn et Vale affrontent enfin le souvenir qui les hante, et mettent à l'épreuve Ie fragile tissu de leur relation. Un premier roman sombre et magistral.
J'ai beaucoup, beaucoup aimé lire ce premier roman de Fiona Melrose.
Dans la campagne rude du Suffolk où ils sont agriculteurs, Landyn Midwinter et Vale son fils de 20 ans, doivent lutter avec la ferme familiale face aux grosses compagnies agricoles. La communication est difficile entre les deux hommes voire inexistante. Un hiver particulièrement rude, lors d'une énième dispute et de mots violents de trop de la part de Vale, Landyn gifle son fils qui part sous l'emprise de la colère et après avoir trop bu entraine son meilleur ami Tom à voler un bateau. Cet acte aura de graves conséquences qui bouleverseront leur vie à jamais et surtout leur permettra d'affronter leurs démons, leur culpabilité par rapport au drame qui a coûté la vie de Cecelia, leur épouse et mère, 10 ans auparavant en Zambie.
Depuis, incapables de gérer leur douleur et de savoir vivre sans elle, ils s'enfonçaient dans le silence et les non-dits.
Une nature presque hostile sert de cadre à ce roman poignant et prenant qui alterne les points de vue du père et du fils. Pourtant c'est au cours de ses longues promenades avec ses chiens que Landyn trouve l'apaisement, surtout s'il croise "sa" renarde. J'ai beaucoup aimé le regard plein de bienveillance de Landyn sur les animaux, tous les animaux, comme si les soigner compensait le fait qu'il n'arrive pas à prendre soin de son fils comme il le voudrait tandis qu'on ne peut qu'être ému par le désarroi de Vale prisonnier de sa colère, incapable de surmonter la perte de sa mère, incapable de s'aimer et donc d'aimer tout court. Père et fils arriveront-ils à renouer le dialogue ?L'écriture sobre et pudique sert merveilleusement cette histoire émouvante...
Midwinter évoque le milieu de l’hiver, et certes, le roman se déroule dans la campagne anglaise enneigée, mais Midwinter est aussi le nom de famille de Landyn et son fils Vale. Lorsqu’ils vivaient au Zimbabwe, dix ans auparavant, le père était surnommé Mid, comme si son nom était Winter. Maintenant de retour dans le Suffolk, Landyn exploite la ferme familiale, et entretient des relations orageuses avec son fils de vingt ans. Aucun des deux n’a fait le deuil de Cecelia, leur épouse et mère, morte tragiquement dix années plus tôt.
Le roman commence par une scène… que je n’ai pas envie de raconter, tiens, parce qu’elle surprend lorsqu’on n’a lu qu’un résumé succinct, et parce qu’elle va avoir une grande importance sur la suite du roman.
Le début du livre est plutôt noir, mais on y perçoit peut-être une certaine lueur d’espoir, cela restera à confirmer. Les pensées des protagonistes sont « brutes de décoffrage » mais là aussi, une évolution semble se dessiner. Les points de vue alternent entre Landyn et Vale, et permettent de développer habilement le thème de la relation père-fils.
Toutefois, l’introspection, et le caractère peu éloquent des personnages, n’empêchent pas les interactions entre eux, avec des dialogues empreints de véracité. Les caractères secondaires sont très intéressants aussi. J’ai passé vraiment un très bon moment de lecture avec ces personnages, avec une ambiance unique, où les éléments naturels et la faune sauvage viennent jouer leur rôle. Je suivrai attentivement cette jeune auteure lorsqu’elle publiera de nouveau !
https://lettresexpres.wordpress.com/2018/12/21/fiona-melrose-midwinter/
Quel livre magnifique, j’ai beaucoup aimé me laisser emporter par le récit que Fiona Melrose nous propose. Nous sommes dans un petit village de campagne isolé et glacial du Suffolk. L'histoire d'un père et son fils qui ne se remettent ni l'un ni l'autre d'un événement traumatique vécu il y a une dizaine d'année. La famille Pa, Ma et leur fils Vale, agriculteurs au bord du gouffre quitte l’Angleterre pour tenter d’écrire une nouvelle page dans un nouveau pays. Grace à des mesures gouvernementales, ils vont partir en Zambie apprendre aux africains, leurs techniques agricoles. Malheureusement cela va très mal se terminer puisque Ma sera assassinée et qu’ils retourneront en Angleterre avec cette douleur en eux sans être capable de mettre des mots dessus. Parallèlement à cela Vale et son meilleur ami Thomas quittent le port un soir bien éméchés et rien ne sera plus comme avant. L’alternance des temps et des lieux nous invite à la réflexion de la Zambie au Suffolk notre cœur balance. La symbolique est aussi très présente sous la forme d’une renarde qui apporte un soutien inespéré à Pa quasiment un sens à sa vie. La relation entre ce père et ce fils est faite de regret, de culpabilité, de non-dits et de souvenirs et puis il y a toute cette douleur qui s’exprime d’autant plus fortement que l’on sent que leur vie est âpre et rude. Une sorte de désespérance que rien ne vient égayer si ce n’est la nature et encore. L’hiver a une place très importante, le froid, la neige et les étendues glacées. L’écriture est splendide quasi poétique par moment et la description de ces hommes taiseux m’a bien souvent émue. Alors certes, certain diront qu’il n’y a pas beaucoup d’action et qu’il ne se passe pas grand-chose mais de mon côté j’ai vraiment apprécié cette mélancolie et ce calme. La relation aux animaux est très forte et magnifiquement écrite avec une scène terrible c’était juste ce qu’il fallait pour s’ouvrir aux ressentis des personnages même si cela m’a tiré quelques larmes, l’émotion fait partie du plaisir. C'est fort, puissant et très beau, à éviter quand même si on n'a pas le moral. Bonne lecture.
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