"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Un réalisateur de films d'horreur, nommé Tobe Hooper, assiste à la projection de son premier film lors d'un festival de seconde zone. Ce film « perdu », écrit et réalisé par Tobe lorsqu'il n'avait que quinze ans, n'a jamais été projeté en public, et lui-même n'en a aucun souvenir. Mais très vite les spectateurs sont victimes de phénomènes étranges, effrayants, à la limite du surnaturel... Leurs amis sont eux aussi touchés. Et les amis de leurs amis... Le phénomène se propage à toute vitesse, et les cadavres s'accumulent dans l'Amérique entière. Tobe comprend alors que pour arrêter cette épidémie, il devra remonter aux origines de ce film maudit, un film qu'on n'aurait jamais dû projeter à minuit.
J'adore ce type de récit d'inspiration "Mash-up". J'aime quand plusieurs supports (semblant n'avoir aucun rapport les uns avec les autres) se superposent pour former un tout cohérent. ça donne un certain réalisme et profondeur à l'histoire et on s'identifie au type qui tombe par hasard sur ce document plutôt qu'aux personnages centraux.
J'ai aimé le fait que l'auteur se mette en scène ainsi ce roman témoigne de l'autodérision et de la personnalité décalée de Tobe Hooper. Toute l'histoire est d'ailleurs marquée par l'humour et rien ne peut être pris au sérieux (non mais sérieux, les sécrétions bleus font penser au "bleu de méthylène" qu'on met dans la bière d'un pote pour lui faire pisser bleu). Le ton est également donné par le langage plutôt familier voire grossier des personnages.
Après lecture, je suis très étonnée d'avoir trouvé ce roman dans la section jeunesse de ma librairie préférée, de par certains passages.
Midnight Movie raconte à la manière d’un entretien individuel avec les protagonistes et des éléments recueillis sur Internet – messagerie, blog… - les événements tragiques que l’on appelle le "Game".
Tobe Hooper, génial réalisateur de Massacre à la Tronçonneuse, est invité à un festival à Austin au Texas pour visionner sa première réalisation, faite pendant son adolescence, et récupéré on ne sait comment par un individu un peu bizarre, Dude McGee.
Pendant la représentation, que tout le monde s’accorde à dire que c’est une sacré "merde", les spectateurs sont pris d’une envie irrépressible de violence physique ou de pulsions sexuelles démesurées.
Dans la ville, puis dans le pays, et enfin au niveau mondial, des événements étranges surviennent alors, incendies, attentats, accidents… Nous lisons en quelque sorte le compte rendu de l’origine et de la nature de ces événements.
Comme l’explique Tobe Hooper, un bon film d’horreur, c’est de l’horreur, parce que les gens payent pour avoir peur, et du sexe. Et Midnight Movie ne déroge pas à la règle. Il y a du sexe, du gore et un peu d’humour pour faire passer le tout. C’est savamment mélangé pour nous faire passer un très bon moment de lecture. Tout d’abord, il est vrai que la couverture est attirante, donne envie d’aller plus loin, et dès les premières pages on est immédiatement pris et c’est difficile de le lâcher. Ensuite, c’est très bien écrit, alliant dialogue et description facilement, il est aisé de lire des dizaines de pages sans s’en rendre compte.
Le suspense – oui, il y en a un petit peu dans les films d’horreur – est dosé correctement pour ne pas tomber dans le zombie-cri-sang habituel, et ne pas nous faire perdre le fil de l’histoire. La première partie concerne le festival et les premiers cas, la deuxième partie traite des multiples cas rencontrés dans le pays, et la troisième partie relate les investigations du réalisateur et des autres survivants pour élucider le mystère du "jus bleu".
Les dernières pages, comme la dernière scène d’un bon film d’horreur, laisse présager d’une suite même s’il n’y en aura pas. Tous les ingrédients du bon film d’horreur sont présents dans ce roman. Comme pour Massacre à la tronçonneuse, que vous aimiez ou pas, il faut au moins le voir une fois. Midnight Movie est un roman à lire pour son genre différent, au moins une fois, pour connaître, que vous aimiez ou pas. Pour ma part, adepte du classique de Tobe Hooper, j’ai adoré Midnight Movie.
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