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A la suite du coup d'Etat qui instaure le Second Empire, Victor Hugo est obligé de fuir la France. Un homme tellement ruiné qu'il n'a plus que son honneur, tellement renié qu'il n'a plus avec lui que la vérité, tellement jeté aux ténèbres qu'il ne lui reste plus que le soleil, voilà ce que c'est qu'un proscrit. Mais l'exil lui permettra de se consacrer à l'écriture. Je trouve de plus en plus l'exil bon.
Depuis trois ans, en dehors de ce qui est l'art, je me sens sur le vrai sommet de la vie. Ne fût-ce qu'à ce point de vue, j'aurais à remercier M. Bonaparte qui m'a proscrit, et Dieu qui m'a élu. Je mourrai peut-être dans l'exil, mais je mourrai accru. Au cours des vingt années que dure son exil, Hugo ne vieillit pas, il grandit.
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