"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
J'ai toutes les apparences d'un bourgeois, l'allure d'un bourgeois, le parfum d'un bourgeois, mais je ne me suis jamais senti un bourgeois. Qu'on ne se méprenne pas : le mot n'a pas de sens péjoratif dans ma bouche, bien au contraire. Mais je ne me sens pas en phase avec cet esprit-là. Je me considère d'abord comme un saltimbanque. P. N. Philippe Noiret a traversé l'existence avec légèreté et élégance, se partageant entre théâtre et cinéma, mêlant compositions comiques et tragiques. Sa carrière hors normes lui a permis de croiser Jean Vilar et Gérard Philipe, mais aussi Françoise Sagan, Alfred Hitchcock, Philippe de Broca ou certaines de nos plus belles comédiennes, telles Romy Schneider et Catherine Deneuve. Juste avant de tirer sa révérence, Philippe
On aimait Noiret, bonhomme, humain, tendre, raffiné et c’est bien ainsi qu’il apparaît dans ses mémoires. Bien sûr, elles sont l’occasion pour le lecteur de se plonger avec délice dans les coulisses de l’âge d’or du cinéma français, dans l’intimité de Simone Signoret, Jean Rochefort, Catherine Deneuve, ou Jean-Pierre Marielle, pour ne citer qu’eux, car ils furent infiniment plus nombreux, au cours d’une carrière riche de cent films, à côtoyer ce grand monsieur à la voix profonde et au regard câlin. S’il fut doux de nature, Philippe Noiret n’en fut pas pour autant naïf, et il sut voir chez certains de ses partenaires quelques défauts, notamment une certaine propension à tirer la couverture à soi, défaut courant, mais difficile à supporter dans ce métier, surtout lorsque l’on avait autant de savoir-vivre que notre acteur. Si le panorama des films de Noiret est exaltant, passionnant, et souvent émouvant, la partie du récit qui nous a le plus intéressés est finalement celle de ses débuts au sein du TNP de Jean Vilar. Ce magnifique homme de théâtre, monument unanimement respecté aujourd’hui, fut de son temps cruellement attaqué de tous bords, et en particulier au cours des événements de mai 68. Nous l’ignorions, comme beaucoup sans doute, la notoriété masquant bien souvent le rude parcours qu’un artiste a dû suivre pour y parvenir.
Philippe Noiret aimait la solitude et les chevaux. Il ne fut un homme à femmes qu’au cinéma et resta toujours fidèle à son amour, Monique. Enfin, il détestait la télévision, l’accusant d’être le fossoyeur du septième art. Que dirait-il aujourd’hui en découvrant l’insondable ineptie de la plupart des chaînes auxquelles on aura l’élégance de pardonner… si elles programment un film avec philippe Noiret !
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