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La Collection Tout art a été « contemporain » à un moment donné, depuis les dessins préhistoriques des grottes de Lascaux jusqu’aux toiles lacérées de Lucio Fontana. Si nous voulons préserver nos liens avec l’art du passé, cela ne signifie pas que nous devons arrêter le monde pour autant. L’histoire de l’art, c’est un peu comme un voyage en train : on peut choisir de s’asseoir dans le sens de la marche, assoifé d’inédit, ou dans le sens contraire pour ne contempler que le paysage en train de disparaître. La collection « Hypercontemporain » est en quelque sorte un nouveau train qui circule à grande vitesse dans l’art contemporain. Avec elle on peut voyager à travers l’univers surprenant créé par les artistes les plus importants de la jeune génération. Les voix qui racontent ce voyage appartiennent aussi à de jeunes critiques et conservateurs. Plutôt que le langage « codé » de la critique d’art, ils emploient les mots de tous les jours, parce que chaque artiste contemporain nous parle de la vie et du monde que nous partageons. L’Artiste « Tout ce que l’on dit contre la peinture est vrai. Elle est un anachronisme. Elle est dépassée. Sa façon de transformer en beauté n’importe quelle horreur est obscène. Elle est décadente. Elle est arrogante […] Et puis, elle est stupide parce qu’elle ne peut répondre à aucune question. Pourquoi nous soucions-nous encore de regarder des images ? Voilà pourquoi je continue à en faire» Marlene Dumas
En 2008, les éditions Hazan initièrent une nouvelle collection pompeusement baptisée « Hypercontemporain » (en un seul mot, comme pour « hyperréalisme ») ayant le but de publier de petites monographies d’artistes vivants. Peut-être avaient-elles l’impression de s’aventurer témérairement sur un terrain aventureux ! Mais ce n’était absolument pas le cas. Il n’y eut que trois titres : Jeff Koons, Maurizio Cattelan et Marlène Dumas. Donc trois artistes plutôt populaires qui ont largement dépassé les cercles d’initiés et de collectionneurs et possèdent déjà une bibliographie plus qu’abondante.
Marlène Dumas (Le Cap, 1953) a quitté l’Afrique du Sud pour les Pays-Bas en 1976, où elle entreprend des études artistiques à Haarlem. Elle étudie ensuite la psychologie à l'université d'Amsterdam, avant d'exposer ses travaux pour la première fois à Paris en 1979. Elle est aujourd’hui présente dans presque toutes les expositions et tous les ouvrages parlant de l’art « au féminin », tout comme Louise Bourgeois, Nikki de Saint-Phalle, Marina Abramovic… Marlène Dumas est une artiste aux toiles et dessins, teintés d’expressionnisme, charnels et crus dans leur frontalité face aux thèmes (sexualité, pédophilie, violence, racisme). Les plus perturbants restent ses nus ne cachant rien de leur intimité, peints à partir de polaroids à vous donner un frisson d’effroi.
Ce livre de poche privilégie les photographies couleurs sur le texte, véritablement réduit à la portion congrue, au point de ressentir le sentiment de lire un article dans une revue généraliste, avec des commentaires lapidaires sur les œuvres. Seul point positif : sont envisagées aussi bien les œuvres emblématiques, déjà reproduites à plusieurs reprises, et d’autres moins médiatisées. Néanmoins, pas d’interviews (récentes) de l’artiste, ni de confrontations avec d’autres points de vue (de détracteurs, d’autres artistes) font de cette monographie une approche peu récente, pas très hyper contemporaine.
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