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Au cours des premiers mois de l'année 1848, à la veille de l'abolition de l'esclavage, le Courrier de la Martinique publie les audiences de deux procès qui suscitent une grande émotion dans la colonie : Louis-Hippolyte Gosset et Pierre-Germain-Sully Vivié sont jugés en police correctionnelle pour mauvais traitements envers leurs esclaves. Gosset est un notable de soixante et un ans. Maire de la ville de Saint-Pierre, il est jugé en tant que fermier de l'habitation domaniale Saint-Jacques qui compte près de quatre cents esclaves.
Âgé de trente-trois ans, Vivié est un petit planteur du Robert : il assure la gestion d'une habitation à laquelle sont attachés vingt-neuf esclaves qui, pour nombre d'entre eux, ne lui appartiennent pas. Tour à tour à la barre, colons et esclaves mettent en lumière par leurs témoignages les conditions de vie sur les habitations (nourriture, habillement, logement, soins apportés aux malades, accès à la monnaie, travail des jardins et concession du samedi, châtiments légaux et illégaux).
Leurs voix nous confirment que les esclaves n'ont pas été seulement des victimes de l'histoire, qu'ils en ont également été les agents.
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