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Un millier de photographies jalonnent le parcours d'Elie Kagan tout au long des événements de Mai 68. Un mois de mai qui commence pour lui à Nanterre dès mars et dont il suivra tous les épisodes. Assemblées étudiantes, irruption du mouvement du 22 mars lors du défilé du 1er mai, occupation et évacuation de la Sorbonne le 3 mai, premiers pavés et barricades du boulevard Saint-Michel, Elie Kagan ne manque aucune péripétie. Toujours aux premières loges, perché sur un balcon, monté sur un banc ou sur son escabeau, entre cordon de police et manifestants, au coeur de l'action, prenant des risques insensés entre tirs de grenades lacrymogènes et pavés, l'itinéraire qu'il suivra tout au long de ces mois se calquera sur le cours des événements, accompagnant ou plutôt précédant les manifestants étudiants, lycéens, ouvriers... jusqu'à la contre-manifestation gaulliste des Champs-Elysées. Un millier de clichés de Mai 68, sur une oeuvre qui en compte près de 300 000, le nombre peut paraître faible et traduit mal l'importance qu'eurent les événements de Mai pour Elie Kagan. Sa présence lors des manifestations n'était pas fortuite. Son attention marquée, depuis ses débuts de photographe, pour les luttes sociales, pour les mouvements anti-colonialistes et anti-impérialistes, son témoignage sur le massacre d'Algériens du 17 octobre 1961, allait trouver son point d'orgue au printemps 1968. Le rappel de ces évènements, 40 ans après, ne pouvait se faire sans mentionner la place qu'il y a tenue. La préface de Daniel Bensaïd, en forme d'hommage au témoin privilégié que fut Elfe Kagan, vient redonner vie et sens à ces instantanés qui font aujourd'hui partie de l'Histoire. L'étude d'Alexandra Gottely et Laure Lacroix, responsables du fonds photographique Élie Kagan conservé à la Bibliothèque de documentation internationale contemporaine à Nanterre depuis sa disparition le 25 janvier 1999, vient replacer ces prises de vues dans l'oeuvre du photographe et l'iconographie de Mai 68.
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