"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Après un énième entretien d'embauche, Lulu décide de ne pas rentrer à la maison. Mère de famille de quarante ans, sans histoire, elle abandonne mari et enfants. Elle n'a rien prémédité. Ça se passe très simplement. Elle s'octroie juste quelques jours de liberté, seule, sur la côte, sans autre projet que de savourer pleinement, et sans culpabilité, cette vacance inédite. Presque surprise par sa propre audace, Lulu rencontre de drôles de gens qui sont, d'une façon ou d'une autre, eux aussi au bord du monde. Grisante, joyeuse, dangereuse et cruelle, l'expérience improvisée de Lulu en fera une autre femme...
Ce n’est pas toujours aisé d’adapter une BD au cinéma et la sortie du film de Solveig Anspach, le 22 janvier 2014, était très attendue. Avant ou après l’avoir vu, il faut se précipiter sur les deux magnifiques BD d’Étienne Davodeau, un pur plaisir, tant par le dessin que par le texte.
Tout tourne autour d’un groupe de personnes discutant sur la terrasse d’une modeste villa. Si Xavier, un ami de la famille propriétaire des lieux, raconte dans le premier volume, c’est Morgane, la fille aînée de la maison, qui prend le relais dans le second.
C’est bien sûr Lulu qui est au centre du récit. Cette femme bien ordinaire, mère de famille consciencieuse, ne parvient pas à trouver du travail mais une rencontre avec Solange, VRP pour une entreprise pharmaceutique, va tout déclencher. Elle fugue…
Très attirée par l’eau, Lulu se retrouve au bord de l’océan où Charles, un marginal bien secondé par deux frangins peu ordinaires, lui apporte des moments de bonheur qu’elle n’espérait plus vivre.
Lulu se révèle à elle-même, perd les pédales mais sa rencontre très mouvementée avec Marthe sera déterminante. Elle remet en cause toute sa vie, réalisant des choses dont elle se croyait incapable.
Étienne Davodeau mène parfaitement son récit tout en sachant régaler régulièrement son lecteur de planches superbes au bord de la Méditerranée cette fois.
Tanguy, le mari, fait des siennes, et les surprises ne manquent pas jusqu’à ce que la boucle soit bouclée. Auparavant, Lulu a tenté de sortir de la médiocrité, Virginie, une serveuse de bar maltraitée par sa patronne.
"Lulu femme nue", c’est l’aventure simple mais extraordinaire d’une femme qui a réussi à se mettre à nu, à se dépouiller de tout ce qui l’encombrait, de tout ce qui l’empêchait de vivre sa vie, afin de l’apprécier pleinement en la reprenant par le bon bout.
Chronique illustrée à retrouver sur : http://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/
Quarantenaire, mère de trois enfants, Lulu vient de passer ses seize dernières années à n'être que le prolongement de la machine à laver, de la cuisinière et de l'évier ! Elle espère remettre le pied à l'étrier et trouver un emploi, mais, après un entretien d'embauche un peu laborieux, elle décide de ne pas rentrer tout de suite chez elle et de prendre quelques jours de "vacances", seule. Une parenthèse s'ouvre alors dans sa vie. Lulu se retrouve seule et apprécie cette liberté nouvelle qui lui permet de se ressourcer, de faire le point, de se rendre compte que pendant des années elle n'a pensé qu'aux autres et pas à elle. Sa route croisera celle d'une commerciale, de Charles et ses frères, de Marthe et de Virginie. Chacun de ces personnages va, à sa manière, marquer "l'aventure" de Lulu, et principalement Charles, ex-taulard, avec qui Lulu va vivre une aventure qui va la sortir de sa coquille, de son quotidien, de son ancienne "enveloppe" de maman et d'épouse plus ou moins délaissée, maltraitée et humiliée. Au fil des pages, on pourra voir la métamorphose de Lulu qui retrouve sourire et confiance en elle, ou comment, une femme, on peut le dire, laide, s'embellit en retrouvant la sérénité.
Cela faisait un moment que j'avais envie de lire ces deux tomes d'Etienne Davodeau, car l'histoire me semblait touchante. Je n'ai pas été déçue car c'est effectivement très touchant mais également dur car Davodeau dépeint, on peut dire, une certaine "misère" sociale. Je mets volontairement le mot misère entre guillemets car il ne s'agit pas de misère au sens de détresse ou de pauvreté, mais plutôt comme une sorte de dénuement des sentiments : Lulu s'est sacrifiée toute sa vie pour sa famille et ressent soudain le besoin de penser enfin à elle car les autres, ne pensent plus vraiment à elle, elle est devenue transparente. Elle se retrouve à un moment de sa vie où l'on ressent souvent le besoin de faire le point, la quarantaine étant une période de grosse remise en question sur soi...
Le récit est mené de manière dynamique car raconté tour à tour par un ami de la famille, puis par la fille aînée de Lulu qui ont eu l'occasion de rencontrer leur amie/mère durant sa fugue, et puis Davodeau entretient un certain suspense car on devine qu'un drame a eu lieu, que quelqu'un est mort, mais qui ???
La lecture de Lulu Femme Nue est une grosse claque. Le premier livre laisse sans voix, et une petite inquiétude pointe : comment réussir le second volume aussi bien que le premier ? La dernière page terminée du deuxième livre ; c’est une double claque. C’est génial, bouleversant, tout simplement époustouflant.
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