"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
« L'os et le souffle » est le nom que se donne la « chefferie » kanak des Paimboa lors des discours cérémoniels propres aux funérailles et aux échanges rituels. Le sens de cette formule renvoie au grand oeuvre de la société consistant à transformer ses morts en ancêtres. Car dans les jardins, récolter des ignames requiert le concours des ancêtres ; à cette fin, il est nécessaire de convertir les morts récents en ancêtres.
En étudiant les discours cérémoniels et le travail rituel, cet ouvrage se propose de comprendre une société qui n'oppose pas la nature à la culture, mais au contraire se prolonge dans l'univers, en particulier dans le monde végétal. C'est ainsi que les funérailles, parce qu'elles synchronisent la fin du cycle de vie humaine avec le cycle de l'igname, sont une remise en ordre social et cosmique, et un retour vers la vie. En cela, l'horticulture et les funérailles participent d'un vaste cycle rituel qui, en mobilisant la société, convoque aussi bien son héritage précolonial que des éléments adoptés de la mondialisation économique.
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