Je suis mort socialement, Le monde de l?entreprise m?a tué.
Il m?a jeté comme un détritus.
À quarante ans passés, il n?y a plus d?espoir.
À quarante ans passés, il n?y a plus de moyens.
À quoi bon s?offusquer ' Le chemin est tout tracé.
Enfin, mon intelligence servira à quelque chose, Ne pas amplifier la souffrance.
Et surtout éviter la désespérance.
Assis sur mes acquis, je profiterai sans scrupules Des derniers rayons de la réalité.
Oui, je suis de la veine des artistes, Qui sur le pont comme une bravade, Au milieu des canots et des larmes Ont joué la berceuse du Titanic.
Mesdames et messieurs, en ces temps de crise, Entrez avec moi, dans la vie sans âge, Où le périssable se mêle à l?admirable.
Venez humer les effluves du hasard, Soyons bons vivants avant d?être bons morts.
Rions de tout et surtout du rien.
La fortune est question d?aiguillage, Mais le bonheur est notre apanage.
Il suffit d?atteindre l?âge des démunis Pour que sonne l?heure de la rémission.
Aujourd?hui, je peux le dire, Merci à ceux qui impassibles, Ont plébiscité ma démission.
Sans le savoir ils m?ont tout bonnement Infligé à quarante ans passés, Une merveilleuse opportunité?
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