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Lire les essais de Montaigne

Couverture du livre « Lire les essais de Montaigne » de Noel Peacock et James J. Supple aux éditions Honore Champion
Résumé:

Là où l'attention de la plupart des critiques littéraires s'est portée au cours des années 70 et 80 sur la problématique de l'écriture, Pouilloux, lui, a insisté, dès 1969, sur l'importance primordiale de la lecture. SI ses efforts ont eu le retentissement que l'on sait, c'est en partie parce... Voir plus

Là où l'attention de la plupart des critiques littéraires s'est portée au cours des années 70 et 80 sur la problématique de l'écriture, Pouilloux, lui, a insisté, dès 1969, sur l'importance primordiale de la lecture. SI ses efforts ont eu le retentissement que l'on sait, c'est en partie parce que ses thèses venaient renforcer celles des critiques littéraires post-structuralistes, qui privilégiaient des discontinuités et les ruptures plutôt que la clarté. Mais, là où les thèses de ces derniers s'alimentaient dans la philosophie continentale moderne (Barthes, Derrida, Foucault) ou bien dans une conception post-Saussurienne de la langue, le livre de Pouillous ne semblait tributaire d'aucun courant critique précis. On se sentait au contraire emporté par un souffle d'exaspération très personnel, né d'une confrontation continue avec une pensée critique traditionnelle qui refusait de relever le défi que présente un texte dont Pouilloux était le premier à souligner avec autant de cohérence le caractère radicalement non-intégrable.
Sous l'enseigne de ce livre, les approches adoptées dans ces Actes sont délibérément variées. Que ce soit Philippe Desan (qui nous invite à faire la navette entre l'Exemplaire de Bordeaux, l'édition de 1595 et l'exemplar perdu), Terence Cave (qui étudie les multiples discours de la croyance), Gisèle Mathieu-Castellani (qui attire notre attention sur le masquage des sources de Montaigne), ou Zoé Samaras (qui met en vedette l'altérité du texte), tous les participants à ce colloque ont accepté de poursuivre le débat que Pouilloux a ouvert à propos d'un texte où la cohérence se fait sentir à la fois comme un principe immanent ("mon livre est toujours un") et comme une quête vouée à l'échec.

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