"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Dostoïevsky parle du « saint des saints » lorsqu'il évoque « l'Homme dans l'homme »... Et de quoi parle-t-il ? Il parle de la part la plus authentique, inentamable, la plus sacrée, la plus mystérieuse, dissimulée au plus profond de chacun d'entre nous et qui ne se révèle que lors des grands chambardements du coeur, du corps et de l'esprit.
Faut-il être en bout de vie pour en?n s'affranchir de tous les cintres et de toutes les panoplies ?
Précision liminaire tous les droits de cet ouvrage seront reversés à l’Association Pour les Soins Palliatifs.
Le lecteur a entre les mains un très bel ouvrage où auteurs et maison d’éditions ont de conserve œuvré pour donner à vivre ce passage, cette transmission.
Donc un immense merci à eux.
Pour ceux qui auraient peur du sujet, du terme « soins palliatifs » qu’ils soient rassérénés, ces pages sont une étreinte, celle faite dans la pureté de la bienveillance, de l’attention à l’autre.
« Pour ma part, cette rencontre permet à une personne de libérer son esprit tourmenté et de s’évader du contexte hospitalier. …être un homme dans sa vie d’homme. »
Dans notre société dite « évoluée » il y a rarement une place pour la vieillesse, la maladie et le handicap. Au mieux si vous faites partie de cette catégorie vous devenez transparent au pire un encombrant.
Lettres EN vie montrent que « chacun peut être chez lui dans la chaleur des mots. »
Ma première image a un nom : les « frères Cadéo & Cie ».
Car c’est une invitation à un voyage particulier, au cœur de l’humain : « Être un homme dans sa vie d’homme ». C’est cette noblesse de l’être qui est ici offerte.
Il n’est pas question de retranscrire mot à mot les rencontres, les confidences faites lors de ces moments. C’est plus que cela, mettre en mots les regards échangés, les cœurs qui se sont ouverts, les pudeurs transgressées, les douleurs oubliées, la maladie éloignée pour quelques instants précieux où l’être dans son entité est là, présente au monde. De vraies rencontres d’homme à homme.
Les peintures de Michel sont de la même veine, faire émerger des émotions en couleurs, les immortalisées pour dire vous êtes cela aussi. Car les êtres rencontrés n’ont jamais imaginé être un jour, un jour seulement « source d’inspiration ».
Quand on s’est habitué à dire le minimum, à vivre a minima pour continuer la route, pour préserver sa dignité, sa pudeur, par peur de déranger, d’ennuyer, il faut de vraies rencontres pour faire céder les barrages.
C’est un livre où les frères Cadéo, frères passeurs arrivent à incarner le temps, le suspendre pour mieux le pénétrer.
« Les soins palliatifs ne sont composés que d’aventuriers : soignants, patients, proches. Ils vivent des expériences uniques, où rien n’est prévisible, il faut pouvoir les alimenter, les protéger. »
Merci à tous, soignants, auteurs et maison d’édition de nous avoir permis de vivre ceci :
« L’aventure se veut humaine, partagée et aussi solitaire, elle nourrit le désir de chacun. Oser ces rencontres est sans doute la plus belle des expériences, elle permet, peut-être, d’être au cœur de la vie, au cœur de sa propre vie. »
J’ajouterai que l’ensemble est un tout d’humanité, de douceur et de lumière. Chacun aura sa lecture car il sera face à lui-même.
« Osez, osez …plus rien ne s’oppose à la nuit…et que ne dure que les moments doux » A Bashung.
©Chantal Lafon-Litteratum Amor 11 octobre 2020.
Alain Cadéo : un auteur que je lis depuis un certain temps maintenant, un auteur dont j’aime éperdument les mots, qu’ils soient de contrebande, d’un enfant qui joue tout seul ou de Mayacumbra. Dans ce dernier ouvrage "Lettres de vie", c’est autre chose… Cette fois, ses mots se mêlent à ceux des autres : son frère, des soignants, des patients.
Alain et son frère Michel ont, en effet, rencontré pendant six années les résidents de l’unité de soins palliatifs de l’hôpital de la Seyne sur Mer. Chaque semaine, ils leur ont offert leur temps, leurs mots, leurs images. De ces échanges de lettres, de mots, de maux, est né ce livre hors du commun, cette œuvre plurielle à portée universelle. Des échanges, c’est bien de cela dont il s’agit, de ces moments qui font que la vie est meilleure. Echanger, dire, se confier, écouter, redire, relire… La voix d’Alain, les yeux de Michel et toutes ces autres voix, tous ces autres yeux, ceux des soignants attentifs, présents à chaque instant, ceux des personnes fragiles, apeurées parfois, inquiètes, en attente, comme Monique "…partagée entre la nécessité de rester et l’envie de partir…Il est si bon de pouvoir encore caresser les formes et les objets de notre vie."
Les mots sont là, toujours aussi beaux qui enveloppent et donnent à voir l’éclat de la vie jusqu’au bout, toujours. Les mots sont là et derrière eux j’entends la voix d’Alain telle que l’ont entendue Monique, Daniel, Josette et les autres. Cette voix posée sur ces mots magiques et lumineux, cette voix qui apaise, profonde et chaude. Mais quand vient l’échange avec Monika "Les yeux dans le tableau", ce sont les larmes qui affleurent quand Alain parle – ou plutôt écrit…"Perdue parfois dans vos pensées, et puis soudain terriblement présente, nous ne pouvions Michel et moi nous détacher de votre regard...Oui, vous avez ce don… de nous offrir par votre seule présence, la richesse ocre et jaune d’or de vos impressions." Et que Michel ajoute "Quand je suis rentré dans mon atelier après vous avoir rencontrée…en observant une de mes peintures… J’ai reconnu votre regard sur cette toile." Monika a répondu mais je vous laisse le plaisir de découvrir…
Cet ouvrage, tout en subtilité, est une merveille de tendresse, délicatesse, empathie, d’amour aussi qui transparait au détour d’une expression. Je l’ai lu à petite dose qui permit de laisser infuser chaque pensée. Les phrases des uns et des autres entrent en harmonie avec les couleurs subtiles et les lignes gracieuses des œuvres de Michel.
"Lettres en vie", magnifique hommage aux gens qui souffrent et à ceux qui les soignent, les entourent, invite au respect, au silence, au recueillement et à l’espoir.
Merci aux Editions La Trace pour cette lecture.
https://memo-emoi.fr
Magistral, perpétuel, « Lettres en Vie » dépasse tout entendement. Lire et retenir. Etreindre, s’émouvoir, plus que l’imperceptible, les rayons lumineux percent au profond des pages. Ce qui advient lorsque le langage est phare, consolation des altruistes. Ecrire les épiphanies, le sablier d’un hors-temps, hors de l’espace, les mains agrippées au drap de l’arrêt. Ecrire les murmures, rassembler les morceaux d’étoiles échappés des chemins des rappels. « Lettres en Vie » est œuvre d’un collectif des soins palliatifs et plus encore. Dostoïevsky parle du « saint des saints » lorsqu’il évoque « L’Homme dans l’homme. » Six ans de fraternité et plus encore. Rassembler l’épars, relier l’Etre à sa chair, à la vie, reconnaître le frère, la sœur, le père, le compagnon, l’hôte. Connecter le tempo et ne pas craindre la suite. Laisser les courants enlacer ce que le fleuve inscrit en invisibilité absolue. Alain Cadéo est écrivain, un collecteur de mots. Michel Cadéo est artiste peintre. A pas feutrés, altiers et humbles, ils vont franchir La porte. Celle de l’unité de Soins Palliatifs de l’Hôpital de la Seyne sur Mer. Celle de « La Maison » à Gardanne. Soignants et patients sont en osmose dans le sublime du levier, Haut les Paroles ! Transcrire ici, les myriades alphabétiques, ce qui est don pour le prochain, pour soi-même. Alain Cadéo cueille les bouquets des silences. Il devine les mots à l’ombre des regards qui s’illuminent subrepticement. Cet homme de bonté, de compassion apaise les maux, encre salvatrice, écorce Mère. On pleure de par cette puissance intrinsèque, de par le pictural de Michel Cadéo, grandeur et liant. Les couleurs entonnent les dires, sans contrefaçon, dans ce juste qui attise les expressions, les mouvements, les braises de la remontée des temps. Les flammes colorées, portraits des malades, les ressentis et les souffrances par l’abandon de soi. « Bonjour Jocelyne…. Chaque geste est un appel… Sur un radeau perdu au milieu d’un océan glacial. Alors celui qui capte la moindre syllabe, celui qui reçoit la moindre brise de tendresse, qu’il se dépêche de recueillir le soupir des naufragés du Monde. » On reste en assise sur le fil de ces échanges, on voudrait être l’essence même de ces partages, de ces remontées des eaux qui apportent l’énergie vitale. « Docteur, endormez-moi, je sais que c’est le moment, je n’en peux plus, je n’arrive plus à respirer… » « Catherine dort maintenant, et moi, je vais rentrer chez moi et écouter votre voix tout à l’heure sur France Inter. La vie reprend son cours, le temps reprend son droit. Affectueusement, Frédérique. (Médecin). » « Lettres En Vie » est Babel, le collectif de l’universalité. Le regard qui annonce le théologal, la fraternité des Bienfaiteurs. « Et quelques fois sur nos frêles embarcations, appuyé contre un mât de fortune, dans une aube glacée, se lèvent des attols de nuages aux couleurs insensées, et on se dit : c’est ça l’éternité. » Le feu prend vigueur, la puissance altière de ce qui est vérité, criant et bouleversant. Ce recueil est le passage d’une rive à l’autre. Etre et se métamorphoser en Soi. « Salut à toi Joachim …. La phrase exacte de Dostoïevsky est la suivante : « vous n’avez pas de tendresse, mais seulement de la justice : c’est pourquoi vous êtes injustes… » « Et toi, tu en es rempli de tendresse. » Michel Cadéo dévoile le spéculatif, les intériorités qui renaissent à l’aube d’une vie renouvelée. Peintre de Vie. Alain Cadéo est le philosophe hédoniste. Il arrime les mots, palais de justesse, d’exactitude, les sens en alerte. Fusion d’un Carpe Diem, saisir le rare, la rosée éphémère n’est plus. Ce grand livre est fondamental. Bouleversant, trop beau, il est à tous. Il est un modèle, une construction infinie. Un maillon qui résistera dans l’Après. « Michel C. Et au passage heureusement que j’ai un frère comme toi, on ne se le dit pas assez, mais c’est tellement précieux : la connivence. Alain C » Publié par les majeures Editions La Trace.
(A noter : Les droits d’auteurs de ce livre seront intégralement reversés à l’Association Pour les Soins Palliatifs qui est à l’initiative de ce projet. Les Editions La Trace s’impliquent et reverseront 2 euros par ouvrage à l’APSP).
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