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En ce mois d'août 1931 à Naples, Ricciardi est chargé d'enquêter sur la mort de la duchesse de Camparino, assassinée dans sa somptueuse demeure. Le double sens d'un mot, prononcé par la duchesse, va l'emmener sur une fausse piste... Dans une ambiance estivale, les fêtes populaires où se côtoient danses échevelées et dévotions à la Vierge battent leur plein. Mais les manifestations du fascisme se font également de plus en plus visibles.
On retrouve avec plaisir les personnages de la série : Ricciardi, le commissaire qui a le don de voir les derniers moments des victimes de mort violente, son adjoint Maione, Modo, le médecin révolté ainsi qu'Erica, la mystérieuse jeune fille qui brode à sa fenêtre et qui fascine Ricciardi. Au fil d'un récit fluide, parfois lyrique, parfois empreint d'humour, Maurizio de Giovanni poursuit son portrait d'une Naples aux premiers temps du fascisme, dont il restitue le contexte avec beaucoup de finesse.
Avec ses lieux emblématiques (théâtre San Carlo, Lungomare, Café Gambrinus), ses ruelles où survivent les anonymes, ses visages si multiples, depuis l'aristocratie jusqu'aux plus petites gens.
En ce mois d'août 1931, Naples suffoque sous un soleil de plomb qui ne réussit pas à percer la sombre mélancolie du commissaire Ricciardi. L'homme qui voit les morts souffre du mal d'amour. Pour rien au monde il ne voudrait imposer à une femme ce fardeau qu'il porte depuis l'enfance mais il subit les affres de la jalousie en songeant que celle qu'il aime pourrait se laisser séduire par un autre. Et ses craintes sont fondées, car madame Colombo, lasse de voir Enrica encore célibataire à vingt-quatre ans, a entrepris de lui présenter un jeune homme riche et séduisant. Mais malgré sa mélancolie, Ricciardi va devoir se mettre au travail. La duchesse de Camprino a été assassinée en son palazzo de la piazza Santa Maria La Nova. Au matin, la maison est en émoi et pourtant, à l'heure du crime personne n'a rien vu, rien entendu. Les domestiques étaient couchés. Son mari, le duc, agonisait dans sa chambre qu'il ne quitte plus guère et son beau-fils s'occupait de ses plantes, à l'étage. Dehors, la fête de Santa Maria Regina battait son plein. La duchesse n'était pas appréciée des siens, son jeune âge, sa beauté et sa liaison avec un célèbre journaliste attisaient jalousie et haine.
Toujours accompagné du fidèle Maione, lui aussi confronté aux tourments de la jalousie depuis qu'un perfide marchand de fruits et légumes a complimenté sa Lucia, Ricciardi se lance dans une enquête faussée par les derniers mots de la duchesse que seul lui peut encore entendre. Ses pas vont le mener jusqu'à la police secrète des fascistes, une peste qui s'étend de plus en plus sur la ville et sur tout le pays.
Troisième saison, troisième enquête pour un commissaire Ricciardi toujours aussi ténébreux, solitaire et malheureux en amour. Pourtant, cet opus marque le retour de Livia Lucani, déjà rencontrée en hiver. La jeune femme, belle, sophistiquée, déterminée, est bien décidée à conquérir le policier aux yeux verts qui reste insaisissable. Car il faut bien avouer que l'action sentimentale ne bouge pas d'un pouce. La pauvre Enrica risque bien de finir vieille fille si elle persiste à attendre une initiative de Ricciardi. Heureusement, il y a l'enquête : une morte, plusieurs suspects, de la haine, de la jalousie, de l'amour et un peu de politique.
La plume de Maurizio de Giovanni est très plaisante. C'est toujours un plaisir de lire ses descriptions de Naples qui sont toujours des déclarations d'amour à la belle ville du sud. Bien sûr, la situation de Ricciardi n'évolue pas et, au troisième tome, l'effet de découverte s'est estompé, mais cette série est une valeur sûre, la certitude d'un joli voyage en Italie.
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