"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
«Alors oui, ici, il y a des histoires, un tas d'histoires, mais pas du genre qui s'entassent dans les livres et les bibliothèques, qui se lisent et qui durent, qui passent de génération en génération, non, ici, les mots sont arrachés par le vent à l'instant où ils sont prononcés.»Les vainqueurs suit la vie d'une famille emblématique de la Norvège, de la côte du Helgeland jusqu'à Oslo, de l'été 1927 au printemps 1990. La première partie raconte la vie de Marta et de son père Johan, petit paysan-pêcheur sur l'île de Herøy, contraint de placer sa fille comme domestique chez une riche famille d'Oslo qui choisira la collaboration à l'heure de la Seconde Guerre mondiale. Dans la seconde partie du roman, le narrateur est Rogern, un des fils de Marta. Le gamin, qui grandit dans la cité nouvelle d'Årvoll, pose un regard aussi vif que truculent sur le bond monumental fait par le pays au cours d'un demi-siècle.Parue en 1991, cette fresque romanesque a connu un immense succès ; elle est unanimement considérée comme un classique de la littérature norvégienne, un livre qui définit une génération. On retrouve dans Les vainqueurs tout le talent de l'auteur, qui sait si bien mêler la vision d'ensemble et le détail pour faire vivre avec émotion la grande Histoire et les destins de gens modestes.
Au début de ce récit, qui se déroule en Norvège en 1927, le lecteur fait la connaissance de Gunnar (douze ans) ses soeurs Randi (sept ans) et Marta (six ans). Par désoeuvrement ou simple défi, le garçon va voler de la dynamite à son père, Johan Strand, (qui – lui-même – l’avait volé dans un entrepôt …) et faire sauter le « Géant », une sorte de gros « rocher-phare », indispensable aux pêcheurs …
Depuis la mort de la mère, Ragnhild est venue prendre sa place dans la maison, avec ses propres enfants (trois également) malgré la misère ambiante. Six enfants, ce n’est plus possible pour le père qui envoie Marta vivre chez tante Marit et oncle Oscar et Randi chez tante Gunnhild et oncle Olav … Si Randi est choyée par le couple qui n’a pas d’enfants, Marta ne sera pas aussi chanceuse … Malheureusement, Johan Strand se montrera bien incapable de ne pas agrandir la fratrie recomposée avec sa nouvelle épouse et fera ainsi perdurer leur pauvreté … Dans cette famille, les hommes sont paysans-pêcheurs (voire maçons et un peu ébenistes …) de père en fils …
À l’âge de quatorze ans, Marta fera comme sa cousine Lylian et partira tenter sa chance à Oslo où elle deviendra domestique dans une grande maison. Elle y traversera la seconde guerre mondiale et se mariera. La seconde partie du roman sera consacrée à l’un de ses fils (Rogern) et au changement qui s’opère dans le pays, jusqu’à l’aube des années 1990 …
Une écriture prolixe et un style qui – s’il m’a paru un peu trop narratif dans les premières pages, a fini par me séduire ! – (ou alors je m’y suis finalement habituée …) Un roman très plaisant qui titille la curiosité du lecteur (pour ma part, j’ai découvert des aspects de la Norvège que je ne connaissais pas …) Si ce ne fut pas un réel coup de coeur, on peut dire que ça s’en approche !
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'auteur se glisse en reporter discret au sein de sa propre famille pour en dresser un portrait d'une humanité forte et fragile
Au Rwanda, l'itinéraire d'une femme entre rêve d'idéal et souvenirs destructeurs
Participez et tentez votre chance pour gagner des livres !