D'un geste de la main et sans prononcer un mot, le secrétaire général invita Frank à prendre la parole. Frank crut qu'il allait mourir. C'était « LA » crise d'angoisse. Il ne savait plus s'il devait partir en courant ou se cacher derrière la tribune. Il y avait aussi des milliards de téléspectateurs qui le regardaient en direct.
Parmi eux, ses proches et ses amis, là-bas en France. La respiration coupée, Frank ouvrait la bouche comme un poisson hors de l'eau. Après plusieurs regards de côté, en direction du secrétaire général qui lui adressait des mimiques d'encouragement, Frank avala sa salive - sa gorge était aussi sèche que le sable du désert -, but un peu d'eau de la petite bouteille qui avait été placée sur le pupitre de la tribune et s'avança devant les micros.
Mesdames et messieurs, monsieur le secrétaire général de l'ONU m'a prié de vous dire que les places assises étaient gratuites.
Il y eut un silence de quelques secondes, le temps que l'auditoire ajuste les casques et que les traductions simultanées soient faites. Puis il y eut un énorme éclat de rire de l'ensemble des participants qui commencèrent à prendre place dans les fauteuils.
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