"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
La République arabe syrienne et la République de Turquie partagent une frontière de 911 km, la plus longue pour chacun des deux pays. Cette frontière qui relie et que franchissent des rivières communes les a aussi longtemps séparées : depuis les années 1950 s'y étendaient des champs de mines. Cette frontière a vu passer des peuples, parfois des milices, beaucoup de commerçants entre 2000 et 2011 et enfin, massivement, des réfugiés depuis 2011. Divers sens lui ont été attribués - source de litige dans le cas du sandjak d'Alexandrette et des fleuves Tigre et Euphrate jusqu'en 2004, puis voie de commerce depuis 2000 -, en fonction de la perception réciproque des dirigeants des deux États et de leurs opinions publiques. Cette étude reprend l'évolution tourmentée des relations entre la Turquie et la Syrie depuis les années 1950 jusqu'à la crise syrienne actuelle. Les mémoires divergentes de l'héritage ottoman semblent fortement influencer les représentations des deux peuples et de leurs dirigeants. La création d'Israël et des États arabes ainsi que la bipolarité pendant la Guerre Froide ont compliqué l'équation des relations et créé de nouvelles sources de tensions. Ce n'est qu'à partir de 1998 que les changements de gouvernement parviennent à transformer la dominante conflictuelle des relations en une dynamique de rapprochement turco-syrien. Puis le développement économique de la région a conduit à un début d'intégration socio-économique ... jusqu'à ce que la guerre reprenne le dessus depuis la fin 2011. Cette histoire sera donc retracée sur la base d'une approche chronologique à partir des événements ayant marqué les équilibres géopolitiques régionaux, à savoir la fondation des deux États concernés (1923 pour la Turquie ; 1946 pour la Syrie) et celle d'Israël (1948), l'adhésion de la Turquie à l'OTAN (1952) et la Guerre Froide, le séparatisme kurde (1984-1998)et l'arrestation d'Abdullah Öcalan (février 1999), l'arrivée de Bachar al-Assad (2000) et de l'AKP (2002) au pouvoir, la guerre en Irak (2003) et les révoltes arabes (2011).
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'auteur se glisse en reporter discret au sein de sa propre famille pour en dresser un portrait d'une humanité forte et fragile
Au Rwanda, l'itinéraire d'une femme entre rêve d'idéal et souvenirs destructeurs
Participez et tentez votre chance pour gagner des livres !