"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Un jeune capitaine, humaniste et idéaliste, mène une enquête policière au coeur de la terrible campagne de Russie.0300Juin 1812, Napoléon lance une armée de quatre cent mille hommes à la conquête de la Russie. Mais sur la route de Moscou, entre les batailles d´Ostrowno et la Moskowa, un officier de la Grande Armée tue sauvagement des femmes. C´est au capitaine Quentin Margont que Son Altesse le prince Eugène, vice-roi d´Italie et beau-fils de Napoléon, demande de suivre ? discrètement ? cette piste sanglante...À trente et un ans, Armand Cabasson fait éclater son talent dans ce thriller historique, digne des «Foulards rouges» de Frédéric Fajardie pour le suspense et de William Boyd pour la qualité des reconstitutions historiques. Il a su ressusciter une époque, confronter le lecteur avec la vie quotidienne des hommes qui participèrent à cette épopée ? toujours avec le plus grand souci d´authenticité. Il a déjà publié en 1998 un premier polar et de nombreuses nouvelles. Et il a été remarqué, notamment au festival de Cognac. Dans «Les Proies de l´officier», il a voulu allier son goût naturel pour le thriller ? fortement nourri par sa connaissance de la psychologie des criminels psychopathes ? à sa passion pour l´époque napoléonienne.0400Depuis la Grande Redoute, on vit accourir une multitude de Russes, les épaules pressées les unes contre les autres. Le courage gorgé de vodka, ils formaient un mur compact et criaient : «Hourra! Hourra!» pour remercier les Français de leur faire le plaisir extrême de les affronter. Dans le retranchement, principalement occupé par le 30e de ligne car les autres régiments étaient placés de part et d´autre de la position, on était sidéré. Alors quoi? On n´avait pas gagné? Ce n´était donc pas fini? Les Français faisaient feu de toutes parts mais les Russes ne ralentissaient même pas leur course. Leur masse grouillante verte et blanche où scintillaient les reflets des baïonnettes recouvrait aussitôt ceux des leurs qui tombaient, donnant l'illusion que la fusillade n´avait eu aucun effet. - Nom de Dieu, on tire sur des fantômes ou quoi? jura quelqu´un.Margont aperçut Saber qui, avec quelques hommes, abattait les restes de la double palissade qui fermait la gorge de la Redoute. Ils faisaient pression sur les troncs épargnés par les boulets, poussant à deux mains ou s´adossant contre le bois. On avait du mal à comprendre pourquoi ils agissaient ainsi. N´avaient-ils donc pas remarqué que les Russes allaient rentrer par là? - Arrêtez-moi ces crétins ou je les fais fusiller sur-le-champ contre leurs poteaux! cria un colonel en désignant Saber et ses hommes de la pointe de son sabre.Margont se fraya un chemin dans la foule des fusiliers pour rejoindre son ami. - Tu es fou? Qu´est-ce que tu fais?Saber avait agrippé un tronc qu´il faisait pencher peu à peu. Il était si têtu que, si trois hommes l´avaient empoigné pour l´enlever de force, ils l´auraient emporté avec son bout de palissade.- La Redoute est perdue! On va être balayé comme des feuilles mortes et les habits verts vont s´accrocher à cette batterie comme des moules à leur rocher. La seule façon de revenir ici, ce sera une attaque combinée en étau, infanterie de face et cavalerie à revers. Donc il faut dégager la voiepour nos cavaliers!- Une attaque combinée? hurla Margont sans comprendre.Durant la nuit, Saber n´avait jamais tenu compte du facteur humain en traçant ses plans de bataille sur le sol. Ça, c´était une chose. Mais même à présent, alors qu´une marée humaine allait les engloutir, il continuait à raisonner de façon froide et mathématique. Désincarnée, même. Saber s´écroula avec son poteau. Un cavalier surgit devant eux. Son cheval piaffait et agitait la tête pour chasser l´écume de ses lèvres. L´homme et sa monture se tenaient en contre-jour et leurs silhouettes, sombres, fières, magnifiques, étaient effrayantes. On aurait dit l´un des quatre cavaliers de l´Apocalypse. Les yeux des soldats s´acclimatèrent et reconnurent le colonel Delarse. Il tournait le dos à l´ennemi. Les Russes, de plus en plus proches, tentaient tous d´abattre cet offi
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