"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
«Lorsque je rééditai, il y a quelques années déjà, en collaboration avec Valentin Pelosse, des textes de Blanqui devenus rares, Instructions pour une prise d'armes ; L'Éternité par les astres (Sens&Tonka, Paris, 2000), je tentai de lire et d'interpréter la geste révolutionnaire d'Auguste Blanqui en m'aidant de Walter Benjamin; nous eûmes ainsi recours à un « collage » de citations en regard du texte des Instructions pour une prise d'armes et nous décidâmes d'insérer dans cet ensemble les thèses de Benjamin, Sur le concept d'histoire.
Plutôt que d'une décision arbitraire, il s'agissait de la reconnaissance d'une dette. Benjamin, en effet, notamment dans le texte Paris capitale du XIXe siècle (1935) apparaissait comme un «phare » dont les rayons permettaient de discerner les arrière-fonds philosophiques, cosmogoniques de la radicalité révolutionnaire de Blanqui et donc d'extraire celui que son biographe Gustave Geffroy nommait « l'Enfermé », à l'approche traditionnelle, trop exclusivement politique.
C'est dans la direction inverse que j'aimerais maintenant avancer :
Non plus redécouvrir le visage de Blanqui grâce au regard attentif de Benjamin, mais percevoir ce qui dans l'oeuvre de Benjamin est en rapport avec la présence soudain insistante de Blanqui. Ou plutôt, il s'agirait de repérer, de rouvrir, de parcourir les «Passages » qui vont de Blanqui à Benjamin, de s'attacher aux mouvements et aux arrêts qu'y effectue Benjamin. Bref, les «Passages Blanqui », les Passages ouverts, percés par Blanqui dans l'oeuvre de Benjamin :
- Quels sont les objets que le choc de cette rencontre a révélés ?
- Quelle puissance d'éveil accorder à l'image de l'Enfermé ?
Quelles sont les pistes neuves, renouvelées ou entrecroisées sur lesquelles cette image a lancé Benjamin?
- Quels sont les enjeux qui se sont constitués, noués, quelles sont les affinités électives qui se sont instaurées transversalement dans l'heur de cette rencontre ? » (M. A.) Par ce texte nous poursuivons le travail éditorial que nous avons engagé avec le philosophe Miguel Abensour. Ce texte se situe, dans sa pensée, au carrefour de sa réflexion sur l'utopie (ou l'utopique), la servitude volontaire, la théorie du héros et la pensée de l'émancipation : Comment devient-on réellement libre ?
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'auteur se glisse en reporter discret au sein de sa propre famille pour en dresser un portrait d'une humanité forte et fragile
Au Rwanda, l'itinéraire d'une femme entre rêve d'idéal et souvenirs destructeurs
Participez et tentez votre chance pour gagner des livres !