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Dans ce poème épique urbain, des vies modernes désenchantées sont revisitées par les mythes anciens et les dieux antiques. Kate Tempest célèbre l'humain trop humain des supermarchés, des rues, des bars et des open-space, entre poésie, rap et « spoken word ». Pour «Les nouveaux anciens», la rapeuse-poète a reçu en 2013 le prestigieux Prix de poésie Ted Hughes.
Traduit de l'anglais par D' De Kabal et Louise Bartlett.
Lien : http://www.livresselitteraire.com/2018/02/les-nouveaux-anciens-de-kate-tempest.html
C’est tremblante que j’ai refermé ces soixante pages, la sensation en lisant Les nouveaux anciens d’avoir participé à une sorte d’incantation, hypnotisée par ces paroles chargées de vie, d'humanité. Et pour être tout à fait franche ça fait du bien, ça vous remet les idées en place. Ça vous ouvre les yeux si vous les aviez à demi fermés.
Entre poésie pure, prose, flow et discours engagé, Kate Tempest mélange les genres. Elle frappe fort, chaque mot est un coup d’épaule et à force de se les prendre – et même si on finit par les voir venir, on ne peut y échapper – on tangue, on perd l’équilibre. Kate 1 – Nous (en tout cas moi) 0.
Avec un rythme qui n’appartient qu’à elle, que l’on suit sans sourciller, à voix haute, essoufflé, elle met en lumière ces héros ordinaires : huit personnages singuliers, désenchantés, paumés qui errent dans Londres, de bars en bars parfois. Parce que l’amour ça pulvérise, ou plutôt le non-amour, le désamour. Parce que le monde ça brise les rêves. Amères désillusions. Ils sont jeunes ou moins jeunes, ils vivent comme ils peuvent. Le cœur écorché. Kate Tempest n’a pas peur de montrer la faiblesse de l’Homme, au contraire cette faiblesse est essentielle, elle compose le mythe que nous sommes. De la naissance à la mort. De l’ombre à la lumière. A tout âge, l’Homme hissé en Dieu. Qu’importe les épreuves, les blessures, la violence, les Dieux de l’Antiquité n’avaient-ils pas des failles ? N’étaient-ils pas vulnérables comme nous le sommes ?
Lire Les nouveaux anciens c’est prendre conscience de la pureté, la simplicité de l’âme humaine avec ses imperfections, sa violence mais sa lumière aussi. Une pluie de mots qui envoûte et la sensation, en refermant la dernière page, d’être entré dans une transe incontrôlable. Un peu comme lorsqu’on sort d’un concert, trempé d’avoir dansé, chanté ou d’avoir simplement fait corps avec un son, une voix, une présence. Ici, ce sont ceux de Kate Tempest.
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