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Jean-François de Villages-Villevieille (1742-1791), chevalier de Malte et officier de marine, a rédigé et illustré, sa carrière durant, des journaux de toutes ses campagnes, tant à bord des vaisseaux de la Religion que de ceux du Roi. Le second volume de ces comptes rendus qui couvre la période allant de 1765 à 1773, est le seul qui semble conservé dans des collections publiques (en l'occurrence la National Library de Malte) et c'est lui qui fait l'objet de cette publication. Ayant participé à de nombreux événements maritimes de l'histoire de France, le chevalier de Villages a eu une carrière bien remplie, assombrie à la fin par le douloureux épisode de Toulon où il fut fait prisonnier par les révolutionnaires de Toulon et par sa mort de maladie lors de l'expédition de Saint-Domingue de 1791 qu'il commandait avec le grade de chef de division.
Embarqué en 1767 à bord de la frégate chargée d'amener à Naples le vicomte de Choiseul-Praslin qui venait d'y être nommé ambassadeur, il donne d'excellentes descriptions de la ville, mais aussi des ruines déjà connues de la région de Baies ou de Cumes, ou de celles qui venaient d'être découvertes au pied du Vésuve. Sa description du premier musée archéologique, à Portici, est un document d'importance.
À l'occasion de sa participation à la prise en main de la Corse par les Français en 1768, il montre en quelques lignes l'importance et la réussite de la tactique de guérilla contre les partisans de Paoli et il décrit successivement Bastia, Calvi, Ajaccio, mais aussi Portoferraio, Florence, Pise, Livourne.
Dans l'état-major de la flotte chargée de faire la guerre à la Régence de Tunis en 1770, il décrit avec minutie les échanges épistolaires entre le chef d'escadre, le Bey et le Divan, montre l'impréparation française qui par chance était inférieure à l'impéritie tunisienne et décrit les villes qu'il voit, notant aussi tous les événements en mer comme l'apparition de la flotte d'Orlov en Méditerranée.
C'est en effet au nouveau jeu russe en Méditerranée qu'il est confronté en 1773. Il est alors à bord d'une corvette chargée de protéger les convois de bâtiments marchands destinés au Levant et qui subissaient de plein fouet les rapines des Barbaresques mais aussi des corsaires que l'on disait alors moscovites. Parvenu à Smyrne, il est témoin d'un soulèvement mené par des chefs janissaires contre les représentants du pouvoir ottoman mais aussi contre les intérêts francs et principalement français.
Ces documents inédits, publiés avec l'introduction et les annotations d'Alain Blondy, professeur à l'université Paris-Sorbonne, constituent un apport intéressant à l'histoire du monde méditerranéen et de la politique navale du règne de Louis XV.
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