"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
États-Unis, demain. Avortement interdit, adoption et PMA pour les femmes seules sur le point de l'être aussi. Non loin de Salem, Oregon, dans un petit village de pêcheurs, cinq femmes voient leur destin se lier à l'aube de cette nouvelle ère. Ro, professeure célibataire de quarante-deux ans, tente de concevoir un enfant et d'écrire la biographie d'Eivør, exploratrice islandaise du xixe. Des enfants, Susan en a, mais elle est lasse de sa vie de mère au foyer - de son renoncement à une carrière d'avocate, des jours qui passent et se ressemblent. Mattie, la meilleure élève de Ro, n'a pas peur de l'avenir : elle sera scientifique. Par curiosité, elle se laisse déshabiller à l'arrière d'une voiture... Et Gin. Gin la guérisseuse, Gin au passé meurtri, Gin la marginale à laquelle les hommes font un procès en sorcellerie parce qu'elle a voulu aider les femmes.
Grosse déception pour cette lecture dont le résumé me tentait depuis la sortie grand format. Si l’idée de base pouvait annoncer une super lecture, ça ne s’est pas passé comme prévu. Le résumé annonce un futur proche où tous les problèmes actuels liés à la liberté de la femme sont amplifiés : pas d’IVG, un papa et une maman, femme doit souffrir pour enfanter… On attend donc une histoire où on va présenter comment les femmes vont s’en sortir. Sur le papier ça annonce du bon, mais en pratique ça fait plouf car ce n’est finalement pas le coeur du sujet. On suit les 4 destins de femmes dont les vies se croisent dans leur petite ville de banlieue et quelles femmes : 4 bons gros clichés et le pire qui ont la même vie que celle qu’elles pourraient avoir actuellement. On se retrouve donc avec la pauvre femme célibataire quarantenaire qui fasse à son horloge biologique tente fécondations sur fécondations (in utero plus de fiv). Ensuite, on a la pauvre mère au foyer qui n’aime pas sa vie. A cause du qu’en dira-t-on, elle fait tout pour que ça soit son mari qui la quitte et non elle qui assume la séparation. On continue avec l’ado modèle, celle dont on ne se serait jamais attendu à ça de sa part, qui tombe enceinte. On se rapproche du sujet avec ce personnage mais finalement c’est traité plus ou moins exactement comme le serait cette situation face à une ado qui aurait juste peur d’en parler à ses parents (donc pas besoin de parler de l’interdiction de l’IVG). Et pour finir le pompon, la vieille sorcière isolée au fond des bois qui ne supporte pas les hommes, est lesbienne ou bi, (homme par curiosité) et vit avec un chat. Si on aime les destins de femmes très caricaturaux, on peut y trouver son compte mais sinon quel ennui. Rien n’est développé sur le sujet important annoncé, c’est plat. Je n’ai pas abandonné donc ça se lit mais c’était d’un ennui sans fin et très creux comme histoire.
"le 15 janvier, la loi" chaque enfant à besoin d'un père et d'une mère " (upum) rétablira la dignité, la force et la prospérité des familles américaines".
Nous voilà aux Etats-Unis pays qui a rendu l’avortement illégal, et qui est sur le point d’adopter une loi interdisant l’adoption aux personnes célibataires, à suivre des femmes ou des filles à qui le corps n’appartient pas vraiment.
Mattie (la fille) est enceinte, ne veut pas garder l’enfant mais doit se débrouiller pour s’en débarrasser. Ro, la biographe, enseignante et célibataire, a dépassé la quarantaine, et essaie désespérément de tomber enceinte avec plusieurs traitement. Le 15 janvier est sa date limite. Elle ne pourra plus adopter ni bénéficier de la vente de spermatozoïdes. Susan, l’épouse, a elle deux enfants, un mari complètement lourd et se trouve enfermée dans une vie qui ne lui plait pas mais pour laquelle a dû abandonner ses études. Gin, la guérisseuse se retrouve accusé d’avoir voulu avorter une femme qui s’est blessée suite à l’absorption de la potion.
Une roman dont l’écriture m’a fait peur à cause de la distance prise avec les personnages notamment en ne les désignant pas avec leur prénom, qu’on connaît quand même; mais par leur fonction comme la biographe, la fille ou l’épouse. Je craignais de ne pas m’attacher aux personnages mais en fin de compte la magie a opéré. Par un joli coup de de plume plein de douceur, j’ai adoré me retrouver au milieu de ces personnages auxquels je me suis accrochée avec plaisir pour suivre leur tourments. J’ai aimé les liens que l’auteur tisse entre les personnages pour nous dévoiler délicatement les traits de ces femmes, leur parcours, leur combat. S’il s’agit là d’une fiction, la frontière avec la réalité est vraiment très fine.Ce qui rend la lecture assez effrayante.
États-Unis, demain. Avortement interdit, adoption et PMA pour les femmes seules sur le point de l'être aussi. Dans l'Oregon, quatre femmes voient leurs destins se lier face à ces nouvelles mesures. Roberta professeure d'histoire, célibataire dans la quarantaine, souhaite devenir mère, pour cela elle a recours à des donneurs sélectionnés sur internet et des traitements pour l'ovulation qui pour le moment ne lui ont pas permis de tomber enceinte. Susan, mariée et mère de deux enfants, a renoncé à sa carrière pour devenir mère au foyer, rôle dans lequel elle n'arrive pas à s'épanouir. Mattie, jeune lycéenne, élève de Roberta, promise à de grandes études scientifiques tombe enceinte, ses choix sont restreints et certains pourraient la mener en prison. Et il y a Gin, guérisseuse vivant en marge de la société à qui l'on demande de l'aide lorsque l'on souhaite de la discrétion.
À travers la vie de ces femmes, Leni Zumas dresse le portrait d'une société où les femmes sont jugées, où les lois les empêchent de disposer de leurs corps comme elles le souhaitent. Un roman qui au vu de l'actualité américaine résonne comme un cri d'alarme et nous rappelle que les droits que nous prenons pour acquis peuvent être remis en cause. Ce roman militant mérite que l'on prenne son temps car le début peut sembler fastidieux, il faut plusieurs chapitres pour se familiariser avec les personnages et le contexte.
Les quatre femmes qui interviennent dans ce roman vivent dans l’Oregon, non loin de Salem, dans un futur proche. Futur où malheureusement, les droits des femmes ont reculé, l’interruption de grossesse devenue interdite par la loi, ainsi que l’adoption par une femme célibataire. Pour Roberta, professeure dite « la biographe », célibataire, il va être difficile voir impossible d’avoir l’enfant qu’elle appelle de ses vœux. Pour Mattie, « la fille », quinze ans et enceinte, il va falloir prendre des risques insensés pour avorter. Pour Susan, « l’épouse », tout semble bien aller, mais jouer le rôle de la mère parfaite lui pèse au plus haut point. Quant à Gin, « la guérisseuse », marginale et traitée de sorcière, la vie n’est pas de plus faciles quand les mentalités régressent de façon alarmante…
Ce roman riche de nombreux thèmes se remarque aussi par sa grande sincérité, j’ai le sentiment que le sujet principal du droit des femmes à disposer de leur corps tient particulièrement à cœur à Leni Zumas. (et elle a bien raison, il ne faut jamais être sûr que tout est acquis) Elle a de plus réussi à créer des personnages féminins forts et bien incarnés.
avis complet sur https://lettresexpres.wordpress.com/2019/05/04/leni-zumas-les-heures-rouges/
Ce livre prenant est catégorisé comme « dystopie féministe », c'est-à-dire un récit dépeignant une société imaginaire organisée de telle façon qu'elle empêche ses membres d'atteindre le bonheur.
Ce qui est inquiétant, c'est que cette société décrite dans « Les heures rouges » n'est pas si imaginaire que cela, elle est très proche de ce que devient la société américaine ou de ce que sont encore certaines autres sociétés patriarcales où la place des femmes et leur droit à disposer de leur corps est un combat de tous les jours.
Ce roman est bâti sur le combat plus ou moins militant de quatre femmes, cinq si l'on compte celui de Eivor Minervudottir, l'exploratrice féroïenne du XIXème siècle dont une des quatre femmes, la biographe, écrit la vie voire six avec Lola, la femme battue.
Il se déroule en Orégon, à Newville, près de Salem dans une Amérique en régression sur le droit des femmes. le choix des noms est très ironique : Newville évoque quelque chose de nouveau, l'espoir, le futur, la modernité or la population est refermée sur elle-même, pleine de préjugés et bruissant de rumeurs, prompte à juger sur les apparences et désireuse d'exclure ses membres qui sortent du moule.
La biographe, Ro (Roberta), également enseignante, dont le diminutif rappelle l'arrêt Roe vs Wade, rendu par la Cour Suprême américaine en 1973 qui a reconnu l'avortement comme un droit constitutionnel, ne veut pas vivre en couple et veut un bébé toute seule avant que l'application d'une nouvelle loi interdisant aux personnes seules d'avoir un enfant ne l'en empêche ; elle doit se battre contre son corps, son horloge biologique, le poids de la société et en même temps faire passer un message à ses jeunes élèves sur la liberté de penser et de choisir.
L'épouse, Susan, est une sorte d'Emma Bovary moderne, qui s'ennuie dans sa vie d'épouse ayant abandonné des études de droit qui aurait pu la mener à une brillante carrière d'avocate, qui a eu deux enfants qu'elle aime mais dont la présence l'étouffe parfois, avec un mari qui ne participe en rien à la vie de la maison ; elle songe à partir, à se suicider, à tromper son mari avec un de ses collègues, copie conforme de son mari mais en pire avec un petit pois à la place du cerveau.
La fille, Mattie, brillante élève de 15 ans, qui rêve d'une carrière de mathématicienne, voit ses rêves compromis par une grossesse suite à son premier rapport sexuel avec un élève superficiel, égocentrique qui s'intéresse immédiatement à une autre fille dès qu'il a eu ce qu'il voulait ; Mattie veut avorter mais la loi le lui interdit. Elle va se battre et risquer sa vie et la prison pour avorter.
La guérisseuse, Gin, vit dans les bois et les femmes du village viennent la consulter en cachette pour ses talents ; elle est accusée à tort d'aide à l'avortement et est jugée pour ce motif mais plus largement et insidieusement pour sorcellerie, les habitants l'accusant de tous les phénomènes naturels qu'ils ne comprennent pas (multiplication d'algues, échouage de cachalots, raréfaction des poissons). Elle a abandonné son enfant à la naissance. La localisation de Newville, non loin de Salem, est savoureuse.
Lola, la femme du proviseur, n'est pas une des 4 personnages femmes principaux mais elle est la femme battue, qui, par son silence, mène Gin, qui a voulu l'aider à soigner ses blessures, devant les juges. Elle est la victime d'un homme violent mais c'est elle qui a honte.
Eivor, l'exploratrice qui ne pourra pas publier les résultats de ses recherches sur le Grand Nord, bien qu'elle les ait payées de sa santé, uniquement parce qu'elle était une femme et qui a dû se résoudre à les faire publier par un homme sous son nom à lui.
Toutes ces femmes sont liées entre elles ; elles se jalousent quelquefois, se trahissent mais s'entraident, quelquefois à leur corps défendant, dans cette société qui les brime. C'est certainement une leçon à retenir de ce roman : les femmes sont plus fortes lorsqu'elles s'entraident au-delà de ce qui peut les séparer. le fait d'appeler les personnages de femmes par leur fonction et non par leur nom (il faut les chercher et les déduire au fur et à mesure de la lecture) permet d'élargir les problèmes évoqués à toutes les femmes.
Toutes ces femmes se battent pour leur liberté de choix que ce soit leur style de vie, être épouse ou pas, être mère ou pas, être mère célibataire, ne pas accepter les coups d'un mari… Ces personnages de femme nous parlent forcément et nous nous sentons touchées d'autant que le style est fluide, au plus près des sentiments qui agitent toutes ces femmes.
Les hommes sont presque tous dépeints comme des égoïstes, des lâches.
J'avoue n'avoir pas bien compris pourquoi des extraits de la biographie sur Eivor venaient s'intercaler entre les personnages, pourquoi ces extraits portaient les ratures de la biographe à la recherche de l'idée et du mot exacts ; ces interruptions m'ont parfois dérangée dans la fluidité de la lecture.
Mis à part ce petit bémol, ce roman m'a accrochée, m'a fait m'interroger et surtout m'a inquiétée car ce qui est décrit, la régression dans le domaine de la liberté des femmes est loin d'être purement imaginaire ; des médecins ont payé de leur vie aux Etats-Unis le fait d'avoir aidé des femmes à avorter, ce droit est régulièrement remis en cause ; quand on sait que ce qui se déroule aux Etats-Unis, le bon comme le mauvais, finit par arriver chez nous, nous devons rester vigilantes et faire que le combat de Simone Veil, des femmes des années 60, de nos mères pour nous ouvrir de nouveaux chemins ne soient pas à recommencer.
Cinq femmes malmenées dans leur Féminité : une dystopie?
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Je mets un point d'interrogation derrière ce mot. Est-ce un futur proche? Une prémonition? Ou juste une élucubration de l'auteure?
Ca fait froid dans le dos en tout cas.
Malheureusement, dans certains pays, les droits de la femme concernant leur liberté d'enfanter (ou non) est bafouée. le droit à l'avortement n'est pas acquis partout. Sans parler du mariage homosexuel ou de l'homoparentalité. Rien n'est fixé dans le marbre. Tant de questions restées en suspens sont abordées ici dans ce roman.
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Un roman polyphonique qui donne la voix à 5 femmes, toutes très différentes mais dont le destin est inextricablement lié par le sujet si brûlant actuellement aux USA : la loi anti-avortement.
Saviez-vous que dans 1 an, l'avortement sera illégal dans 20 états?
Effarant!
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Une guérisseuse traitée de sorcière, une lycéenne enceinte mais voulant avorter, la biographe célibataire et désireuse d'enfant, une épouse/mère en burn out de la vie de famille et une exploratrice islandaise du 19eme siècle.
Toutes ces femmes très déterminées vont devoir régler leurs problèmes, se battre à chaque moment.
Car rien n'est acquis, tout peut bouger. Elles sont toutes les victimes du fonctionnement de leur société.
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Je dois dire que le début de cette histoire a été laborieux. Surtout par les écrits de l'exploratrice, ne voyant pas où cela nous mènerait. Mais ensuite, tout s'éclaire. On se rend compte avec effroi que ces dérives sont peut-être à l'ordre du jour en Amérique.
Avec un ton militant, l'auteure nous met en garde, nous les femmes, contre ce patriarcat, carcan virtuel (même si nous ne portons plus le corset :).
Malgré une loi ratifiée, cette même loi peut immédiatement s'annuler quelques temps après. Restons vigilants!
Leni Zumas , sous forme de fiction, a levé les tabous, déversé sa colère et son amertume. Avec de l'humour et un peu d'ironie. Une lecture intéressante et éclairante .
Libre à chacun de se faire une idée.
Et je rajoute que les hommes peuvent également le lire.
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Merci à Netgalley.
4 femmes… 4 vies… 4 histoires… Cette construction d’histoires parallèles dont le récit est alterné évoque très rapidement la construction du roman La tresse de Laëtitia Colombani, récemment plébiscité.
Ici, la vie des quatre femmes se déroule en parallèle, dans le même pays, aux Etats-Unis, avant de se croiser et de s’entremêler autour du sujet principal de la maternité et des droits de la femme sur ce sujet, mais aussi du rôle de la femme, de sa place dans la société et dans la famille. Les droits acquis le seront-ils toujours ? Où commence et s’arrête la liberté ?
En plus de ce thème, ce roman évoque également fortement le thème de la comparaison aux autres, de la place que la société renvoie à chacun(e). Il aborde différents sujets sociétaux sur la maternité, l’adoption, la famille, le couple, le droit de choisir… Il parle de la souffrance de ces femmes, pour des raisons bien différentes, même s’il s’agit du même thème. Il traite du sentiment de rivalité qui existe entre les femmes, les jalousies de leur réussite dans tous les domaines de la vie, la comparaison aux autres et le jugement de valeur, le rôle de la femme.
Quelle est la frontière entre Vivre pour soi, Vivre sa vie et Vivre pour les autres et au travers des autres, Vivre le rôle que les autres nous assignent de manière plus ou moins voulue ? Etre comme tout le monde, se conformer… Il rappelle au besoin de « cesser de réduire la vie à une case à cocher, à une case de calendrier ».
Ce roman est riche, facile et agréable à lire même si le sujet n’est pas forcément léger. Et ce qui en fait probablement son intérêt, c’est que derrière la forme, le fond est lourd et pose de réelles questions existentielles, pour un public probablement féminin.
Sélection de janvier 2019 du Grand Prix Elle
A propos de ce livre j’entends les mots dystopie : récit de fiction d’un monde utopique ou uchronie : récit événements fictifs à partir d’un point de départ historique. Pour ma part je crois que l’auteur décrit un monde qui existe déjà, si nous rassemblons à travers les pays, les différents interdits faits aux femmes et l’interdiction de vivre différemment même dans nos démocraties, il me semble que nous en sommes là. Cela n’est pas exposé en vitrine, mais cela pointe du nez dangereusement.
D’emblée le lecteur est confronté à une écriture âpre, râpeuse et à des descriptions dures, découpées au scalpel. Femme je suis et me suis toujours battue pour vivre le plus libre possible, et j’ai eu mal au ventre de multiples fois pendant ma lecture.
De quoi s’agit-il, à travers le portrait de quatre femmes :
— Ro, 42 ans, professeur et biographe d’une exploratrice islandaise du XIXème siècle. Elle souhaite avoir un enfant et pour cela se prête à de multiples procédés pour être enceinte. Un véritable parcours du combattant.
« Il faut que ça marche cette fois-ci. Elle se tiendra assise à son bureau pendant les cours, veillant à ne pas bouger un seul muscle, soucieuse d’éviter tout mouvement intempestif du bassin ; les ovules flotteront alors en toute liberté dans les fluides des trompes, sans croiser le moindre obstacle ; et un ovule touché par le sperme accueillera un unique spermatozoïde envahisseur, prêt à fusionner et à se fragmenter. »
—Susan, mère au foyer, ne supporte plus le ronron de sa vie ou plutôt le chaos quotidien, où elle ne s’épanouie pas.
« Au cours de l'heure écoulée, les enfants : se sont roulés par terre en se tapant dessus ; ont mangé un reste de pop-corn mélangé à du yaourt au citron ; demandé à l'épouse s'ils pouvaient regarder encore la télé ; vu leur demande rejetée ;
navigué et joué avec leurs peluches : renversé le lampadaire ; perdu un cil ; demandé à l'épouse pourquoi son anus flotte dans l'espace alors qu'il devrait être dans son derrière ; frappé et palpé ;
demandé à l'épouse ce qu'il y avait pour le dîner ; appris qu'il y aurait des spaghettis ; demandé à l'épouse quelle est à son avis la meilleure sauce pour des spaghettis à la fesse. »
— Mattie, meilleure élève de Ro, 16 ans génie des mathématiques et enceinte dès sa première fois.
« Pourvu qu’il soit souillé de sang. D’un flot de glaires noires, rouges striés de noir. Elle baisse son slip. Blanc comme neige. »
— Gin, marginale, guérisseuse, surtout femme blessée, malmenée, qui a dû abandonner sa fille. Dire si elle guette, si elle s’évertue à aider les femmes afin qu’elles ne subissent pas ce qu’elle vit.
« Elle a été déçue d'apprendre le nom de la fille - un prénom si convenable. Le sien n'est pas mieux. Au fil des années, les gens lui ont demandé : C'est Virginie ? Jennifer ? Non, Gin tout court. Le nom d'une parente ? Non, d'un alcool. Ah ! très drôle, mais en fait, ça vient d'où ? En vérité, c'était bien le gin, l'alcool préféré de sa mère. »
La construction du livre est déstructurée comme notre monde, chacune est plus souvent désignée par sa fonction que par son prénom, le livre est brutal et j’ai souvent pensé à ses manifestants contre la GPA, l’IVG et toutes ses progrès qui sont des possibilités de maîtriser sa vie, oui des « libertés » que je mets entre guillemets car le parcours à faire et les conséquences sont lourds à porter.
En filigrane, Ro nous offre son travail de biographe sur cette exploratrice islandaise, femme libre mais qui finalement exerce sa liberté à son seul profit.
J’aurais aimé que cette partie soit plus développer dans ses comparaisons et que le concept de liberté soit mis en exergue de façon plus radicale.
Un livre qui est un signal d’alerte et qui montre que les libertés des femmes doivent être en permanence sous surveillance afin qu’elles ne disparaissent.
Un monde qui apparaît robotisé et lobotomisé pour moi ce n’est pas une fiction.
©Chantal Lafon-Litteratum Amor 27 novembre 2018.
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