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«Quand les enfants crèvent les écrans, quand ils arrachent le plastique et fractionnent les écorces de cette forêt véreuse, quand ils posent les doigts sur les fils conducteurs, les dénudant de leur enveloppe isolante pour atteindre l'âme dont ils jaugent la souplesse, le courant pourrait surgir, s'accrocher à leurs phalanges, les mordre - et puis les avaler».
Près du port d'Accra, au Ghana, dans une immense décharge de produits électroniques, Isaac et Moïse initient Jacob à la «fouille». Trois jeunes garçons plongés dans les déchets de l'obsolescence industrielle auxquels Guillaume Poix donne une grâce singulière. Ce premier roman captive tant par son style lyrique et son ambition documentaire que par l'humour impitoyable qui interroge les zones troubles du regard occidental.
Tout commence par ce mot Agbogbloshie, plus communément nommé " la bosse ".
C'est une décharge à ciel ouvert, au bord de l'eau, qui se trouve près du port d'Accra au Ghana.
S'amoncellent sur cette bosse tous les déchets de l'obsolescence programmée de nos équipements consommés puis jetés.
Ces objets ne disparaissent pas.
Par tonnes, ils se retrouvent là, formant décharge immense que des gamins vont sonder pour récupérer et revendre ce que glané à des plus âgés qu'eux, qui eux-mêmes revendent à des plus malins qu'eux ayant créé leur réseau de récupération, réparation et revente d'objets, matériaux et métaux plus ou moins précieux.
On suit Isaac, Moïse et Jacob, le tout nouveau-venu, gamins d'à peine douze ans en moyenne qui ont abandonné l'école et se bousillent la santé à gagner à peine de quoi vivre en collectant pour revendre.
On voit comment Wisdom et Justice, jeunes gens plus âgés qui eux préservent leur santé, gagnent leur vie en faisant travailler les plus jeunes et plus fragiles.
Et ce, alors qu'eux-mêmes sont à la botte de Daddy Jubilee qui gère tout son business le "cul " posé sur une chaise, d'avoir l'art de magouiller, d'être un mafieux de la pire espèce.
Et dans ce décors apocalyptique, arrive Thomas, jeune européen photographe qui bénéficie d'une bourse de Total pour donner à voir ce qui se passe là.
L'ironie est totale.
Tout dans cet ouvrage est savamment mené pour poser à distance, avec un humour mordant, voire avec violence.
Rien n'est écrit au hasard.
La part sombre de notre humanité perçue comme une flaque visqueuse qui s'étend, est passée au crible.
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