« Je crois, Gédéon, avoir hérité du caractère impétueux des Occitans, modéré par une nécessaire pudeur qu'il faut prendre sur les événements pour les rendre supportables. Un réfl exe, probablement inspiré par mes origines asiatiques et par l'observation muette du bouddha de marbre, au sourire éternel, que Grand-mère honorait. Ou est-ce l'inverse ? - C'est tout le mystère de la dualité. Mais ne cherche pas trop, l'essentiel consiste à trouver un équilibre qui permet de se supporter pour pouvoir pleinement aimer les autres. » Autobiographie qui s'organise moins selon le cours du temps que selon les lieux arpentés, Le Fils à la patte s'ancre en terres de confl its, en lieux désertiques, en places frappées par l'abandon et le dénuement. Éthiopie. Tchad. Balkans. Des décors somptueux pour aborder cette douloureuse question. Néanmoins, ce n'est pas le désespoir qui anime la plume de J.-L. Faurous, mais certainement une volonté de comprendre l'homme, où qu'il soit, quel qu'il soit, et de restituer ses réfl exions, notamment en dialoguant avec cet autre secret qu'est Gédéon. Un récit de vie inclassable, où le « je » se fait si discret pour mieux se focaliser sur tous les « il » et « elle » croisés.
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