"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
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a ville de Salaga était au XVIIIème siècle un haut lieu de l'esclavage.Elle était le point d'arrivée des caravanes apportant leurs marchandises humaines razziées dans les villages pillés et détruits par le feu. Les cent puits servaient à laver les esclaves avant qu'ils ne soient vendus sur le marché.
Dans ce roman, les deux personnages principaux sont deux jeunes femmes aux fortes personnalités mais aux destins bien différents que la vie va pourtant réunir.
Aminah vit auprès de sa famille : père, mère, seconde épouse et ses frères et soeurs. Son père fabrique des souliers en cuir qu'il part ensuite vendre parfois très loin et pendant plusieurs mois. Il ne reviendra pas de son dernier voyage laissant sa famille dans une grande incertitude.
Le danger se rapproche du petit village de Botu et une nuit tous les habitants sont capturés par la troupe de Moro, le marchand d'esclaves.
Dans le même temps, Wurche, fille du chef de Salaga, rêve d'émancipation et d'exercer le pouvoir auprès de son père. Bien qu'étant en âge de se marier, elle refuse tout prétendant.
Or, les guerres entre chefs de tribus poussés à la division par les Allemands, les Anglais et les Français qui n'en sont qu'aux prémices de leur mainmise sur le continent africain, vont contraindre son père à l'obliger à épouser le fils d'une tribu voisine afin de préserver la paix.
Aminah, devenue esclave, sera finalement achetée par Wurche sur le marché de Salaga. Les vies des deux jeunes femmes, pourtant bien différentes l'une de l'autre, seront alors liées.
Outre les portraits et les chemins de vie de ces deux femmes, j'ai aimé dans ce roman découvrir la réalité de l'Afrique à cette période : les cours africaines, la servitude et la façon dont les familles royales africaines étaient impliquées dans la traite humaine.
L'auteure indique d'ailleurs : « Nous devons reconnaître le rôle que nous avons joué dans le commerce des esclaves -interne, transsaharien et transatlantique-, et combien cela a semé la méfiance au sein de nos communautés jusqu'à ce jour. Alors seulement nous pourrons réconcilier tout le monde, panser nos plaies et parler de vrai progrès. »
Il reste donc à souhaiter que ce formidable roman soit lu par le plus grand nombre.
Aminah, sa famille, tout le village, craignent les raids des hommes en noir qui pillent, brûlent et kidnappent les habitants pour en faire des esclaves. Aminah, jeune fille en âge de se marier vit entre les femmes de son père et sa mère. Son père fabrique des chaussures, les vend sur le marché à plusieurs kilomètres du campement et, un jour, il ne revient pas, plus. Un malheur n’arrivant jamais seul, une horde s’abat sur le village, y met le feu et embarque pour une longue marche, les habitants. La voici devenue esclave.
Wurche est la fille du roi qui règne sur les villes jumelles de Salaga et Kpembe. Elle voudrait tant que son père l’associe à la vie monarchique. Elle voudrait tant avoir la même liberté que ses frères. Elle a d’ailleurs refusé plusieurs mariage, et oui, son père lui passe beaucoup de choses et accepte même qu’elle assiste aux réunions où se décident les alliances, les guerres, les raids, mais sans l’y associer. C’est une époque charnière ; la guerre n’a pas encore éclatée en Europe, anglais, allemands, français se disputent les territoires africains. Les alliances se font et se défont entre blancs et noirs ou entre tribus.
Je n’aurais garde d’oublie le beau Moro, l’homme noir et marchand d’esclaves qu’aime Wurche, je peux même dire qu’elle l’a dans la peau.
Les deux femmes vont se rencontrer par le truchement, involontaire de Moro. Suite aux vicissitudes de son état d’esclave, Aminah est conduite dans un puits pour se laver et, sans aucun ménagement, nue, sur la place pour être vendue. Ces puits, il y en a cent, donnent le nom au livre. Retenue par un mystérieux homme qui n’est jamais venu chercher son bien, Wurche l’achète lorsqu’elle prend connaissance de son nom (Moro).
Les voici liées pour quelques temps ou un certain temps.
A travers cette histoire Harruna Attah m’a plongée dans l’histoire africaine, du Ghana avec les rois de petits royaumes, l’appétit des autres souverains et, depuis peu, celles des européens, anglais, allemands, français, la période précoloniale.
Les cent puits de Salaga, ce sont les trous d’eau où les vendeurs et autres cerbères plongeaient les esclaves pour les laver et les enduire de karité avant de les vendre.
Un roman qui ne se contente pas de narrer, mais qui m’a interpellée car ces pratiques esclavagistes sont de nouveau sur le devant de la scène. Pensons à tous ces hommes, femmes et enfants détenus et vendus en Libye. Une pratique que nous pensions heureusement disparue ressurgit. Et puis, tous ces jeux politiques d’alliances entre petits états et grandes puissances ou entre grands états pour une mainmise sur les richesses africaines, rien n’a changé. Wurche et Aminah veulent toutes les deux acquérir leur indépendance, un combat toujours d’actualité.
J’ai aimé ce livre pour ce qu’il m’apprend. Toutefois et je regrette un manque de tripes dans ce livre alors que la vie des deux personnages féminins le permettait, voire le demandait. Une lecture en demi-teinte.
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