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Doris Lessing a défrayé la chronique en 1984 en révélant avoir écrit deux romans sous le pseudonyme Jane Somers, piège tendu aux éditeurs et à la critique anglo-saxonne. Journal d'une voisine, auquel succédera Si vieillesse pouvait, est le premier de ces récits. Écrit avec un surprenant mélange de force et de sensibilité, il évoque la rencontre de deux femmes : Jane Somers, rédactrice en chef d'un magazine féminin londonien, et Maudie, une vieille dame seule, âgée et malade. De cette confrontation improbable naît une amitié profonde et bouleversante qui va révéler à Jane sa propre vulnérabilité mais aussi lui ouvrir les yeux sur la société, son injustice, et la nécessité de s'engager.
Sans jamais se départir du soupçon de distance ironique qui fait la force de son écriture, Doris Lessing décrit avec un talent extraordinaire les rapports qui se nouent entre ces deux êtres, la tentative d'apprivoisement de l'une par l'autre, les combats désespérés de Maudie pour sauver sa dignité. À travers ce tableau intime et humain qui est avant tout une réflexion sur la vieillesse, elle porte un regard impitoyable sur notre époque, ses aveuglements, et le rôle que chacun décide ou non d'y jouer.
À l'occasion du prix Nobel de littérature décerné à Doris Lessing en 2007, les éditions Albin Michel rééditent quelques-uns de ses plus grands chefs-d'oeuvre :
- Le Carnet d'or - Les Enfants de la violence - Les Enfants de la violence, t. 2 : L'écho lointain de l'orage - Les Enfants de la violence, t. 3 : La cité promise - Les Carnets de Jane Somers, t. 1 : Journal d'une voisine - Les Carnets de Jane Somers, t. 2 : Si vieillesse pouvait - Dans ma peau. Autobiographie 1919-1949 - La Marche dans l'ombre. Autobiographie 1949-1962
Janna est à l’apogée de sa carrière de rédactrice en chef d’un magazine féminin. C’est une femme autonome et aisée, habituée au confort. Elle vient de perdre successivement sa mère et son mari et se sent coupable de ne pas les avoir accompagnés pendant leur maladie : elle n'a jamais pu se résoudre à côtoyer la maladie et la vieillesse et est restée tout au long assez détachée et autocentrée, en se réfugiant dans son travail qu'elle adore.
Mais la maladie et la vieillesse vont la rattraper de plein fouet quand elle fera la connaissance, fortuite, de Mrs Fowler, le genre de très vieille dame, pauvre et pas très propre, quasi abandonnée, qui d’ordinaire lui serait restée invisible. Mais Mrs Fowler, ce jour-là, n’est pas invisible et va prendre très vite une importance incompréhensible à ses yeux et à ceux de son entourage.
Insensiblement, une lente conversion va s'opérer chez Jana, qui va l'amener à modifier radicalement son train-train confortable afin d'accompagner cette vieille dame dans sa fin de vie. Une analyse très fine, magistrale !
Je me suis sentie très concernée, probablement parce que mes parents on peu ou prou l'âge de Mrs Fowler et j'ai trouvé cette "conversion" assez bouleversante.
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