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Voilà près de deux siècles qu'il est question d'éducation populaire. Pourtant, malgré son ambition de former des jeunes et des citoyens éclairés, capables de faire vivre la démocratie et de transformer le monde, ce champ demeure mal connu du grand public.
Il y a quinze ans, un premier bilan de ses transformations avait souligné les mutations opérées à la faveur de sa reconnaissance par l'État et considérait que les associations qui l'avaient portée s'étaient trouvées « instrumentalisées » au point que le projet originel et global avait « disparu » au profit d'actions segmentées et professionnalisées (animation, action culturelle, insertion, formation). Le présent ouvrage veut rouvrir ces interrogations au regard des évolutions les plus récentes. Dans le cadre du désengagement de l'État, que reste-t-il de cette « nationalisation » critiquée ? Le projet d'éducation populaire a-t-il vraiment été « vidé de sa substance » ou au contraire, à la faveur d'un regain d'intérêt, s'est-il trouvé régénéré ?
À partir de travaux récents de recherche en sciences sociales et de comptes rendus de pratiques militantes, les 17 chapitres de cet ouvrage approfondissent l'examen. Prenant en compte le renouveau de l'éducation populaire depuis les années 2000, ils invitent à tempérer le bilan précédant car elle demeure aujourd'hui encore marquée par cette tension constante entre engagement et professionnalisation, instrumentalisation et autonomie. La reconnaissance de l'état central reste faible, mais ses politiques publiques, tant sur le plan national que local, s'appuient sur les communes et les associations de jeunesse et d'éducation populaire.
Pourtant liée au milieu social d'origine et à la socialisation politique au sein de la famille, la politisation imprègne aussi les diverses organisations de l'éducation populaire. Si tous leurs projets ne sont pas politisés ni contestataires, ils envisagent néanmoins une libération culturelle, politique ou sociale. Certains échouent dans leur quête émancipatrice mais d'autres trouvent les voies d'une existence autonome et poursuivent leur action. Le travail d'animation et d'éducation populaire est donc traversé par des questions d'engagement socioéducatif et politique. Les bénévoles, les volontaires et les salariés considèrent ainsi que leur travail, sous-tendu par des valeurs, est plus qu'un emploi ordinaire.
En examinant les rapports entre savoir, pouvoir et émancipation, cet ouvrage invite à penser autrement le peuple, les classes populaires et la politique, à travers une action éducative qui repose sur la culture et les loisirs.
Il s'adresse aux militants, bénévoles et volontaires comme aux étudiants, aux enseignants, aux chercheurs et aux professionnels qui s'intéressent à cette sphère d'activités éducatives.
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