On aime, on vous fait gagner le premier roman de la jeune autrice britannique
Le rouge n'est plus une couleur raconte l'histoire d'une amitié qui naît à l'université, lorsque Kate rencontre Max. Ils viennent de milieux sociaux très différents, apprennent à se connaitre de jour en jour puis se rapprochent jusqu'à partager une complicité quasi-fusionnelle. La famille de Max fascine Kate, une famille anglaise aisée et cultivée - la mère de Max est une réalisatrice de tout premier plan - qui lui réserve un accueil chaleureux à chaque fois qu'elle évite de rentrer chez sa propre-mère, une ancienne alcoolique.
Mais Le rouge n'est plus une couleur est également un grand roman sur une vie que quelques minutes suffisent à briser. Lors d'une fête d'anniversaire chez les parents de Max, le cousin de ce dernier conduit Kate dans une chambre et profite de la sidération de celle-ci pour la violer. Elle n'ose pas crier et ferme les yeux afin de ne plus voir le ruban rouge cousu à l'intérieur du col de son agresseur, Lewis. À partir de ce soir-là, le rouge n'est plus une couleur pour Kate. Le souvenir de ce viol et son nouveau rapport au monde la murent dans le silence. La honte, la peur et le dégoût l'empêchent de dire quoi que ce soit pendant plusieurs semaines. Puis Kate va commencer à mettre des mots sur cet événement, à donner des indices sur ce qu'il s'est passé à son entourage et notamment à Max, sans pour autant nommer Lewis. Mais lorsque la vérité est sur le point d'être révélée, la tension monte et les réactions divergent face aux révélations qui risquent de faire éclater la famille...
Ce premier roman de Rosie Price est un ouvrage bouleversant. La jeune auteure britannique joue avec les codes du roman social anglais et explore la psychologie de ses personnages sans concession, dans ce texte d'une maîtrise incroyable. Le rouge n'est plus une couleur est un livre nécessaire qui annonce la naissance d'une écrivaine britannique majeure.
On aime, on vous fait gagner le premier roman de la jeune autrice britannique
Comment vivre avec un viol quand on ne s'est pas débattu ? Quand le violeur est le cousin de votre meilleur ami, comment le dire ? comment se reconstruire
Un joli roman
Ce livre traite avec intelligence et justesse un sujet difficile : les conséquences psychologiques dévastatrices du viol que subi Kate, le personnage principal du roman.
La vie de cette brillante étudiante bascule, lorsque lors d'une fête chez son meilleur ami Max, elle accepte de suivre le cousin de ce dernier. Quand la porte de la chambre se referme, il est trop tard, Kate est prise au piège. Trop choquée par ce qui est en train de lui arriver, Kate ne parvient pas à se défendre, ne crie pas, reste immobile face à son agresseur.
La distance avec laquelle est racontée cette scène terrible souligne l'état de sidération dans lequel se trouve plongée la victime : « C'est là qu'elle ferma les yeux. C'est là qu'elle ferma son esprit, lui abandonnant son corps. Enfermée hors d'elle-même. Éteinte. »
Dans un premier temps, Kate décide de taire ce viol sans coup ni cri, passé inaperçu auprès de son entourage.
Mais comment reprendre une vie normale après un tel traumatisme ?
La jeune femme s'isole, prend ses distances avec Max de peur qu'il remarque un changement, et renonce à poursuivre ses études. Elle perd pied peu à peu, noyant sa douleur et son mal-être dans les verres d'alcool et cédant à des pulsions d'automutilation, comme pour garder des cicatrices physiques de sa blessure invisible.
Avec le temps elle parviendra à briser le silence et à se livrer peu à peu sur son agression.
Commencera alors un lent processus de reconstruction, notamment grâce au suivi d'une psychothérapie, qui lui permettra de mettre des mots sur ce qu'elle a vécu, en allant toujours un peu plus loin dans ses révélations sur son agresseur.
J'ai été touchée par le parcours de cette jeune femme courageuse qui puise en elle la force pour se relever et pour continuer à avancer, même si elle ne sera plus la même après ça, le viol marquant une frontière entre sa vie d'avant et la vie d'après.
Je n'ai cependant pas complètement été séduite par ce roman car, comme d'autres lecteurs, j'ai été à plusieurs reprises gênée par le langage trop vulgaire de certains passages. J'ai également trouvé que le récit s'éparpillait trop (l'addiction de Max à l'alcool et aux drogues, la dépression de Rupert, la vente de la maison de la grand-mère...), ce qui parasite l'histoire centrale du livre.
Cela reste quand même une belle découverte.
Lu dans le cadre du prix des lecteurs du livre de poche 2021
Sélection Prix des Lecteurs 2021
Lorsque Kate et Max se rencontrent à la fac, c’est le coup de foudre amical. S’ils ne sont pas issus du même milieu social, ils deviennent inséparables. Max présente Kate à sa famille qui l’adopte d’emblée.
Mais lors d’une fête à leur domicile, tout va basculer lorsque le cousin de Max entraîne Kate dans une chambre à l’étage et ferme la porte. Pendant le viol, les yeux de Kate fixent le ruban rouge cousu dans le col de la chemise de son agresseur. Le rouge ne sera plus une couleur mais le filtre de souffrance au travers duquel elle va appréhender le monde.
Ce premier roman de Rosie Price explore avant tout le processus de reconstruction après un viol, « un acte d’humiliation et de déshumanisation ».
Est-ce un viol si on ne crie pas, si on ne se débat pas ? Kate n’a pas de doute là-dessus : « il n’existe pas de juste milieu entre avoir été violée et ne pas l’avoir été». Elle avait dit non !
Où se situe le courage : se taire ou parler ? Paradoxalement, lorsque Kate s’ouvre à Zara, la mère de Max, puis à celui-ci, aucun n’insiste pour connaitre l’identité du violeur ni sur l’utilité de porter plainte. Max est même soulagé de changer de sujet.
Mais le rouge traite aussi des liens familiaux. Car si les Rippon sont une famille bourgeoise, très aisée, Zara « pense qu’ils sont tous refoulés affectivement », le côté coincé des anglais ?
Il est vrai que le mal de vivre de certains de ses membres passe par une consommation excessive d’alcool, de médicaments et autres produits illicites… sauf pour Zara qui en fait de l’art mais c’est parce qu’elle est française !
Au final, une lecture en demi-teinte pour rester dans le lexique chromatique. L’histoire de Kate et celle de la famille de Max se parasitent et se raccrochent trop tard (comme les wagons ?) La révélation de l’identité du violeur survient dans les dernières pages du livre et contrairement à ce qui était promis en 4ème de couverture le lecteur ne saura pas grand chose « des réactions d’une famille lorsqu’un des siens est accusé ». ( qui ne pourrait pas pérorer des heures sur les promesses non tenues des 4ème de couv !)
Kate et Max font connaissance lors de leur première année de fac de droit.
Deux milieux sociaux opposés :
elle vit dans un logement social avec sa mère, ancienne alcoolique
lui est le fils d'un chirurgien et d'une metteure en scène, famille aisée et ouverte.
Une forte amitié va les lier, pas plus .. qui dure plusieurs années jusqu'au moment où Lewis, cousin de Max viole Kate.. qui avait dit non, tout en le suivant dans l'escalier .
La descente psychologique de Kate, le non dit, les non réactions de son entourage et pour cause et la totale absence de culpabilité de Lewis pour qui « ils avaient baisé », sont la trame du livre.
Livre qui m'a ennuyée, trop de délayages, on ne sait parfois plus qui parle, il faut relire, ; une prise de distance loin de la sidération vécue par les victimes de viols
La traduction qui était vantée dans les critiques m'a semblé si transparente que parfois je lisais les phrases en anglais !
Bref, c'était long !
Merci à Lecteurs.com et à la Fondation Orange pour l'envoi du premier roman de Rosie Price "le rouge n'est plus une couleur" . Sa lecture ne m'a pas vraiment plu , la façon de raconter cette histoire ne m'a pas touché mais elle a eu le mérite de faire émerger en moi un vrai questionnement sur la jeunesse actuelle, le rapport homme/femme, parents/enfants et sur la libération de la parole des victimes de viol.
C'est l'histoire de Kate et Max , deux étudiants de deux milieux différents qui deviennent inséparables.Kate est fascinée par la famille aisée de Max, particulièrement par la mère du jeune homme qu'elle admire ,en opposition avec sa propre mère qu'elle dénigre et évite. Son viol par un membre de la famille de Max viendra bouleverser cette amitié et plongera Kate dans une profonde détresse car elle se retrouve comme prise au piège de ses tentatives d'autodestruction que son traumatisme va engendrer. Elle choisira de ne révéler que tardivement à Max et à sa mère ce qu'elle a subi en prenant soin de garder secrète l'identité de son agresseur qui ne sera jamais inquiété, ne réalisant même pas le mal qu'il a fait à cette jeune fille.
Et c'est à cause de cela que je n'ai pas adhéré à cette lecture. Je suis restée à distance,comme les personnages . On a envie qu'elle se batte, qu'elle s'en sorte, que son violeur soit dénoncé et je suis donc restée sur ma faim...car oui , on suit la descente aux enfers de cette jeune fille, mais personne ne s'inquiète vraiment pour elle , personne ne s'inquiète pour personne d'ailleurs. Son "ami" Max est inexistant, les personnages secondaires sont sans réelle épaisseur. Je suis passée à côté de ce premier roman.
Le sujet est pourtant d'actualité, des paroles se libèrent, enfin, mais ce n'est pas pour moi le sujet du livre . Je ne sais pas trop ce qu'a voulu exprimer l'auteure, s'il y avait un message à comprendre. il m'a manqué de la clarté. Tant pis.
Les commentaires très élogieux de la presse pour ce premier roman de Rosie Price m’ont fait participer au concours de lecteurs.com mais j'ai été assez déçue. Les thèmes du viol et de ses répercutions psychologiques, le consentement sont dans l'air du temps et donc pas très originaux. Pourtant ils m'intéressent mais, là, j'ai trouvé que c'est trop superficiel, pas abouti.
Kate et Max se rencontrent en fac et se lient d'amitié. Kate, d'un milieu modeste, est émerveillée par la famille de Max et semble vivre un peu par procuration. J'ai eu l'impression que l'auteure délayait en s'éternisant sur les aléas de la famille du garçon car elle ne savait pas comment aborder les sujets graves. Il faut d'ailleurs attendre une centaine de pages pour entrer dans le vif du sujet. Je ne me suis pas attachée aux personnages que j'ai trouvé inconsistants et n'ai pas été convaincue par leur amitié. Dommage car j'aurais voulu avoir de l'empathie pour Kate!
Le texte est assez décousu, certaines phrases compliquées nuisent à la fluidité de la lecture. Des termes crus, même vulgaires parsèment sans raison le récit et je ne vois aucun intérêt à être informée chaque fois que Kate va aux toilettes. Beaucoup d'alcool chez ces jeunes! Je n'ai pu m’empêcher de repenser à la vieille pub souvent vue à la télé: «Tu t'es vue quand t'as bu».
Kate et Max font connaissance lors de leur 1ère année de droit. Ils vont tisser des liens amicaux voire fraternels très forts. Zara, la mère de Max, et Kate vont aussi très s’entendre.
Un soir, lors d’une fête, le cousin de Max va abuser de Kate. Elle n’a pas crié, il n’a pas été violent, elle aurait pu partir, au début, quand elle s’est retrouvée seule dans une chambre avec lui, sans qu’il ne dise rien. Comme elle le reconnait elle-même à un moment, le viol est ambigu. Mais elle, sait qu’elle a été violée.
La première personne à qui elle arrive à en parler, plusieurs mois après, c’est à Zara. Les mois et les années passant, Kate va passer par différentes phases.
*****
Une histoire qui se laisse lire, agréable malgré le sujet. L’amitié entre Max et Kate est touchante. Quand à ce qui arrive à Kate, il est vrai que la situation interroge. J’y ai trouvé beaucoup de similitudes avec le livre de Karine Tuil « Les choses humaines ». Le viol qui y est perpétré, est, comme le fait remarquer l’héroïne, « ambigu ». Pas de cris, de violence. Elle-même dans son parcours de « reconstruction » dit qu’elle en viendrait à souhaiter être de nouveau violée mais que cette fois là elle crierait, se débattrait pour que son agresseur la tape et laisse des traces. Parce que pour son viol à elle, une grande partie du problème est là, pas de trace visible par les autres. Comme dans « les choses humaines », l’agresseur lui-même n’a pas conscience d’avoir violé.
Le livre décrit fort bien « l’après » de Kate. Ces phases de dépression, de mutilation, sa terreur de recroiser son violeur, la peur d’en parler car pour elle l’horreur de ne pas être crue serait pire que celle d’avoir à porter cette croix toute seule. J’ai trouvé le personnage de Kate plus attachant et plus fort que celui de Karine Tuil.
Lorsque j'ai participé au concours sur Lecteurs.com pour gagner ce roman, c'est le sujet du résumé qui m'avait tout de suite intéressée. Et aussi le fait que ce soit un premier roman. J'aime beaucoup découvrir de nouveaux auteurs, et lorsque leur premier roman se retrouve édité dans une maison d'édition de renom comme Grasset, cela pousse à la curiosité. J'étais donc très contente d'apprendre que je l'avais gagné et que j'allais donc pouvoir le lire.
Je vais vous parler tout de suite de mon seul point négatif sur tout ce roman, je trouve que le résumé en dit beaucoup trop et en dévoile trop sur le contenu de l'histoire. Et encore, j'ai recopié celui au dos du livre, car sur le net, sur les sites d'achat de livres, la quatrième de couverture est toute autre et encore plus explicite. Donc je savais d'entrée de jeu qu'il allait s'agir d'un viol sur une jeune femme et de ses difficultés pour vivre avec.
J'ai donc fait la connaissance de Kate et Max. Ce sont deux amis, ils se sont rencontrés à l'université et deviendront inséparables, vivant l'un chez l'autre, Kate allant en vacances chez Max. Ils dorment ensemble, font la fête ensemble, mais il n'y aura jamais rien d'intime entre eux, tout restera toujours au stade d'une profonde amitié. Ils n'ont pas les mêmes origine sociales. Kate vit seule avec sa mère, ancienne alcoolique qui fait de la poterie pour compenser son envie de boire. Max vient d'une famille plus aisée, son père William est médecin, sa mère Zara est réalisatrice de films, sa sœur Nicole est avocate. C'est une famille d'un haut standing, mais Max ne le montrera jamais ou ne s'en vantera jamais. Il sait rester simple et proche de Kate. Kate se sent bien dans cette famille, il faut dire aussi qu'à chaque fois qu'elle va chez eux, elle est très bien accueillie, comme si elle était leur propre fille. Tout pourrait aller donc dans le meilleur des mondes, jusqu'à cette fête d'anniversaire où Kate va connaître l'horreur. Un instant, quelques minutes tragiques qui vont anéantir sa vie. Le cousin de Max fait partie de la fête, il va l'attirer dans une des chambres et la violer. Kate va couper son esprit pour ne pas penser à ce qu'elle est en train de subir, se concentre sur le fil rouge qu'elle voit dans le col du jeune homme. Elle ne dira rien à Max, elle s'enfuira juste après, taisant les faits. La honte, la peur, le dégoût lui feront garder le silence et se mettre à l'écart pendant quelques mois. Elle se fera mal, se mutilera, sombrera dans une dépression. Jusqu'au Noël, où elle trouvera refuge chez Max, après avoir craqué chez elle. Elle se confiera alors à la mère de Max, sans divulguer le nom. Et Zara la prendra sous son aile pour l'aider à se soigner et à tenter de guérir. Car guérit-on d'un viol...c'est un acte qui marque la chair au plus profond, qui reste cruel et pour la vie. On va ensuite continuer à suivre Kate pendant les deux années qui ont suivi cet événement terrible, on va assister à sa reconstruction, lente et progressive, jusqu'à arriver à tout révéler à la famille de Max, et les dégâts que de telles révélations peuvent occasionner dans une famille.
Je n'en dirai pas plus, c'est déjà bien assez. Le livre fait un peu plus de quatre cents pages, et le viol arrive vers la centième page. Donc le spoil du résumé n'est pas très important, il reste quand même trois cents pages que l'on ne connait pas et où l'on va suivre les jeunes gens. Ces cent premières pages permettent de poser les personnages, de faire les présentations de tout le monde, de planter le décor. Toute cette mise en place est très importante pour mieux comprendre les réactions de chacun par la suite. C'est donc une partie nécessaire. Donc au final, même si je savais en attaquant ma lecture vers quoi j'allais aller, je n'avais tout de même pas toutes les infos pour appréhender l'histoire.
Je me suis très vite attachée à Kate et à Max, avec un attachement plus profond pour Kate, et ce, à cause de ce qui va lui arriver. C'est une jeune femme tellement vivante, sûre d'elle, gaie et pleine de vie, et ce crime va tellement la changer. J'ai également beaucoup aimé le personnage de Zara qui se confie en retour à Kate, qui la comprend tout de suite. Jamais elle ne reviendra sur la véracité des faits, elle croira tout de suite Kate et fera son possible pour l'aider. C'est un point que j'ai particulièrement apprécié, car tellement de femmes subissent des viols et ne sont jamais écoutées, personne ne les croit ou on leur dit qu'il fallait ne pas provoquer l'homme par l'habillement ou autre. Où ces hommes trouvent le droit de violenter ces femmes parce qu'elles font la fête ou parce qu'elles ont une jupe courte ? Ce n'est quand même pas difficile de comprendre ce qu'un « non » veut dire. J'ai alors pensé à la chanteuse Angèle et à sa chanson « Balance ton quoi » quand elle dit « Quand une fille dit non, c'est non, c'est pas peut-être ». Ben voilà, tout est dit...
Bien sûr, mon histoire personnelle fait que je me suis reconnue plus d'une fois dans ce que vit Kate. Je ne connais pas le vécu de l'auteure, Rosie Price, mais tout ce que ressent Kate, tout ce qu'elle vit, toutes les questions qu'elle se pose, tout le dénigrement qu'elle a sur elle, sur sa personne, tout cela est bien réel et fait partie du quotidien d'une femme violée. L'auteure a travaillé avec beaucoup de justesse et de sensibilité le personnage de Kate. Tout est très vraisemblable et arrive dans la vraie vie. L'histoire de Kate est une histoire qui peut arriver à tout lemonde...malheureusement, à l'époque à laquelle on vit.
L'auteure relate ce que pense Kate, mais aussi Max. On a ainsi des points de vue différents sur une même situation. Le choix narratif de l'auteure est judicieux. Elle a en effet utilisé la troisième personne du singulier pour faire parler ses personnages. D'habitude je suis plus sensible à une narration à la première personne, mais ce « il » et ce « elle » m'a permis de garder une certaine distance avec les personnages qui n'est pas négligeable. Car ce qu'ils vivent est tellement fort et puissant que le « je » aurait été trop intimiste et trop percutant. Là, on ressent beaucoup plus de douceur. Et on a le même détachement que Kate face à ce qu'elle vit.
Mais il n'y a pas que l'histoire du viol dans ce livre. Il y a aussi les histoires de famille, pesantes, la volonté de vouloir garder une fratrie unie malgré le décès des parents. L'oncle de Max a des problèmes de dépendance à l'alcool, de dépression et on va suivre également son évolution, ce que cela entraine comme problèmes dans sa vie et dans sa relation avec les membres de la famille. Ils resteront tous toujours soudés, ouverts les uns aux autres, et toujours avec une volonté d'entraide. Avec le départ du dernier parent, l'auteure va aussi mettre l'accent sur les problèmes de succession et ce que cela peut perturber une famille, avec des désaccords sur l'héritage. Et bien sûr, c'est un roman où l'amitié a une place prépondérante, beaucoup plus importante que l'amour. Je me suis longtemps imaginée durant ma lecture, que Max et Kate allaient finir ensemble, et j'ai été plutôt agréablement surprise que l'auteure emprunte une autre voie pour eux deux.
J'ai aimé suivre ces personnages. Peut-être aurais-je même aimé les suivre encore davantage, car la fin est très importante et j'aurais aimé rester un peu plus longtemps avec les personnages et surtout avec Kate pour savoir si tout allait vraiment bien se passer pour elle. Mais ce ne sont que des personnages de papier, Kate n'existe pas, je ne dois pas m'inquiéter plus que cela pour elle. Elle a pris tellement d'importance pendant ma lecture, que j'avais vraiment l'impression qu'elle existait dans la réalité.
C'est un roman très humain, qui ne peut pas laisser indifférent, qui marque. J'ai aimé que le sujet du viol soit traité avec tellement de sensibilité et de tact de la part de l'auteure. J'ai aimé aussi que ce ne soit pas le sujet principal, que l'auteure parle d'autres valeurs humaines. C'est un livre que j'ai lu assez vite. J'avais tellement envie de savoir comment allait s'en sortir Kate, que je me dépêchais de tourner les pages, mais j'avais envie en même temps de rester encore un peu avec elle. Une chose est certaine, je ne vais pas l'oublier de sitôt.
Je suis charmée par la plume de Rosie Price, toute en douceur, en nuances, les descriptions ne sont pas lourdes, la lecture se fait facilement. C'est un premier roman pour elle, et vraiment, il est de qualité. Je vais noter son nom et le retenir surtout, car j'aimerais beaucoup la lire à nouveau, pour voir si elle continue à me plaire comme dans ce premier roman.
Le sujet est dur, mais il ne doit pas vous arrêter pour lire ce livre. Comme pour Le consentement de Vanessa Springora, ce sont des livres qu'il faut lire. Il ne faut pas faire l'autruche, de tels actes existent toujours, des hommes comme ceux là continuent de prendre la femme pour un objet sexuel. Il faut lire le témoignage de ces femmes, il faut lire les histoires de femmes qui subissent, qui essaient de survivre, et qui veulent oublier. Mais comme toute plaie, c'est une blessure qui met beaucoup de temps à se refermer, et quand c'est fait, la cicatrice reste douloureuse à vie. On se construit avec, mais c'est toujours là...
Je ne peux que vous conseiller de lire ce livre, pour le sujet important, pour la beauté de la plume de l'auteure, et pour les messages profonds qu'elle transmet au travers de son histoire.
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Une jolie chronique! Je partage tout à fait votre point de vue, je vais suivre également cette auteure!