"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Ouvrage des Nouvelles Editions Africaines du Sénégal en coédition avec NENA Quand l'Europe s'attelle à la conquête de I'Afrique noire, il ne peut plus être question, comme au temps de Montaigne et des philosophes,de «bons sauvages»... et pour cause. Pour le colonisateur, il ne saurait exister que des sauvages - tout court et sans guillemets que la civilisation blanche rendra moins mauvais. L'abondante littérature coloniale a ainsi secrété, dans l'imaginaire collectif de l'Occident un ensemble de mythes dépréciatifs du monde noir. Après de nombreux et bons ouvrages consacrés à l'étude de cette mythologie péjorative, l'histoire de l'Ere Banania, du Temps des Nègres d'Epinal, n'est plus à faire. Mais Il y a une autre histoire à défricher: celle de l'important courant de sympathie qui, dès 1900 anime certains écrivains lorsqu'ils s'intéressent aux cultures méprisées, jugées primitives - comme celles des négro-africains.
De cette «mentalité primitiviste» et, singulièrement, de son influence sur la révolution poétique qui s'opère en France d'Apollinaire au surréalisme, on s'est trop peu soucié jusqu'à présent.
Pourquoi l'Occident, las de ses anciens dieux, s'est-il tourné vers de nouvelles idoles?. Pourquoi, lassés de l'ancien jeu des vers, les poètes autour de 1914, prennent-ils les valeurs esthétiques nègres comme modèle?. Comment, un «modèle nègre» a-t-il pu fonctionner dansl'univers blanc? La survalorisation systématique des cultures dites primitives n'a-t-elle pas suscité, à son tour, une mythification du réel?
Pour répondre à ces questions - et à quelques autres - l'auteur a interrogé les ouvres de trois témoins capitaux de cette époque clé de l'histoire mentale de l'Occident: G Apollinaire, B. Cendrars et T. Tzara. Ces témoins du passé ont certes une valeur exemplaire pour leur propre temps. Mais, au-delà, leurs choix, leurs réactions, leurs fantasmes, sont révélateurs des ambiguïtés fondamentales et toujours actuelles que recèle le Regard de l'Occident sur «les autres».
Jean-Claude BLACHERE est né le 22 décembre 1941 à Montélimar(France). Elève de l'Ecole Normale Supérieure de St-Cloud (1962-1966), agrégé de lettres modernes, docteur de 3e cycle, il a été professeur en Mauritanie de 1967 à 1971. Depuis 1971, il exerce au Sénégal des fonctions d'enseignant et de conseiller pédagogique.
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