"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Et si l'une des églises de village que le soldat Bardamu voit brûler au début de Voyage au bout de la nuit était celle de Combray dont le Narrateur d'À la recherche du temps perdu apprend la destruction dans le Temps retrouvé ?
C'est à partir de cette expérience de la pensée qu'Hervé G. Picherit propose une lecture des oeuvres de Marcel Proust et de Louis-Ferdinand Céline comme formant ensemble une immense épopée composite qui raconte mieux que toute autre la catastrophe historique de la Grande Guerre faisant de chacun de nous un « écorché ». Faute de manières d'être encore valides, il faut rénover nos rapports à nous-mêmes et au monde. Proust et Céline, en réponse à cette catastrophe, instaurent un nouvel imaginaire, l'un composant le dernier livre du monde d'« avant », l'autre la première chronique du monde d'« après ».
Puisant ses outils dans la narratologie, la psychanalyse, l'anthropologie et la philosophie, l'auteur de ce livre identifie dans ces deux oeuvres l'expression d'une rupture à travers tous les niveaux de l'existence.
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