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À l'origine de cette expérience singulière, le Collectif jesuisnoirdemonde et Sophie Robin, metteure en scène et comédienne.
« Il paraît que nous ne lisons plus, différentes enquêtes nous le disent constate Sophie Robin, qui s'interroge : près de chez moi, de nouvelles médiathèques voient le jour.
Alors pour qui ? À quoi ça sert ? » D'où ce désir : interroger et donner à entendre cette relation sensible que les usagers et les professionnels des médiathèques entretiennent avec le livre et la lecture.
Et de poursuivre le fil de sa réflexion : « Partir à la rencontre de ces personnes, leur demander ce qu'elles font là, donner la parole à ces silencieux croisés entre les rayonnages de livres pour qu'ils me confient leurs histoires de lecteurs ».
Puis, « Une fois recueillis et transcrits, proposer ces témoignages à des auteurs pour qu'ils s'en saisissent comme d'un matériau d'écriture. Faire que la parole, les histoires des uns deviennent la source d'inspiration des autres ».
Enfin, que les textes produits par chaque auteur - trois pour commencer - retrouvent une forme orale en les donnant à interpréter à une comédienne, Sophie Robin en l'occurrence, accompagnée aujourd'hui de la violoncelliste Julie Läderach.
L'aventure pouvait en rester là.
C'était compter sans la rencontre avec les éditions L'Ire des marges et le souhait de conserver et de diffuser une trace écrite de cette expérience. Un coffret contenant les trois premiers textes de Claude Chambard, Sophie Poirier et Geneviève Rando est publié en 2013.
Le succès de cette première aventure nous a convaincues de la poursuivre dans d'autres lieux. D'autres médiathèques ont souhaité qu'on recueille la parole de leurs lecteurs et que d'autres auteurs s'en emparent à leur tour.
C'est ainsi qu'est née l'idée d'un spectacle « évolutif » au fil des rencontres.
Mais aussi d'une collection particulière Comment la parole aux éditions L'Ire des marges, pour accueillir ces textes au fur et à mesure de leur production et constituer, ainsi, un « répertoire » d'histoires, de nouveaux lecteurs en nouveaux auteurs.
Du dire à l'écrit, de l'écrit au dit, du dit au livre, une boucle sans cesse renouvelée.
" La lectrice dit :
« Je baigne dans les contes. » Oui. Elle dit ça : « Je baigne dans les contes. » La lectrice dit aussi - écoutez bien - :
« Je lis dans la rue, je me suis pris des panneaux, je me suis pris des panneaux indicateurs dans la tête, je suis tombée du trottoir, parce que je lis en marchant. » Je vois une image de gens qui lisent dans des baignoires, des gens qui marcheraient avec des livres à la main, et les yeux qui tombent dans les pages, et l'eau envahit les mots, et les lecteurs foncent dans les pancartes, et les lecteurs se cassent la gueule !
J'aimerais être un auteur qui fait ça : qui fait tomber les lecteurs à la renverse dans des baignoires pleines de contes ! "
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