Le C.H.S., Julien le connaît bien pour y avoir déjà séjourné. Un centre psychiatrique qu'il réintègre après un accident de voiture et où il constate que les règles sont toujours aussi immuables, que les journées sont toujours rythmées par les mêmes événements, que les habitants du lieu ont si peu changé. Une grande machinerie plus ou moins froide, où soignants et patients restent de part et d'autre d'une ligne de fracture, où la vie est mise entre parenthèses le temps de retrouver ses repères, d'exorciser ses démons et de se relancer dans le monde et la société. Un univers dont Julien, plus que jamais critique sur son parcours, fait le sujet central d'un témoignage qui se soustrait au pathos et au mélodramatique pour quêter les traces d'humanité qui naissent en ces lieux.
C'est un récit de vie à deux faces que nous tend Alain Attar avec Le Château de Marie : une immersion dans le monde psychiatrique, et la relation d'une lutte pour reprendre pied et redevenir maître de son destin. Mené avec sincérité, loin des clichés criards qui concernent les institutions médicales, ce texte digne, où transparaissent l'amitié, l'affection et aussi la solidarité des patients, refuse de jouer la carte de l'apitoiement et réussit à nous restituer les hauts et bas d'un homme qui se bat en silence pour retrouver son autonomie.
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