"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Dans ses nouvelles du « Carrousel des dupes » René Gaquière nous entraîne dans des époques, des pays, des lieux, des civilisations et nous fait rencontrer sur le chemin des ses voyages des personnages qui nous interpellent et qui nous ramènent à nous-mêmes. Des hommes, des femmes qui à travers leurs aventures ou mésaventures nous font nous questionner, nous interroger sur la nature humaine.
Jésus ou Judas ? Le mal ou le bien ? Y a-t-il autant de distance que nous pensons entre les deux ? Peter le Fourbe est l´exemple même de cet antagonisme. Quels jugements portons-nous sur les autres ? La question de l´apparence nous est posée dans « Pile ou Face ».
Nature et Culture ? Peut-on exister, vivre lorsqu´on a plus de mots pour le dire. Aux confins du Zimbabwe dans une communauté Amish, les mots manquent et entraînent le désarroi et la violence, ce sont « les Mots perdus ». Peut-on rester humain sans mots « j´ai pas les mots » disent aujourd´hui certains jeunes. Que sommes-nous sans les mots, peut-on exister dignement sans eux ?
Oui, René Gaquière nous pousse habilement à réfléchir et à prendre position.
Dans une vision ethnologique et sociologique il nous présente Simeon Kabasile et nous fait revivre un certain « Appel du 18 juin » qui nous renvoie en pleine figure les lourdes conséquences de la colonisation !
Enfin nous avons toujours la possibilité de sauver la face en nous parant « d´un masque Maya » comme le suggère les ouvriers Maya Yucathèques du chantier archéologique de Uxmal.
De même bon observateur des comportements humains l´auteur nous rappelle qu´il faut savoir donner aux choses l´importance qu´elles méritent. Prenons comme exemple « Des clous », des clous en apparence ce ne sont pas grand-chose et pourtant en réalité ce sont eux qui maintiennent l´unité d´une structure et plus particulièrement ceux qui maintiennent le bastingage d´un bateau ! Une évidence qu´a malheureusement oubliée l´équipage de la Santa Ana, caravelle portugaise partie à la conquête du nouveau monde. Mais le dilemme était grand, choisir entre des femmes et des clous !
Effectivement notre bon sens est souvent affaibli ainsi que notre jugement, qui sous l´emprise de la peur peut s´avérer totalement erroné et peut nous entraîner dans de graves erreurs qui nous laissent « Un cuisant remord ». Et pendant ce temps là, « Le carrousel des dupes » tire le portrait de tous les sentiments et comportements qui nous rongent.
La passion qui nous rend aveugle et nous fait croire à la roue de la fortune c´est ce que suggère « La petite voie du casino » à Eugène Ducatel, impitoyable perdant qui pense que la chance tourne. Ah ! L´argent ! Et la cupidité tenace qui nous fait tous croire à un fameux oncle d´Amérique qui nous léguerait son héritage.
La naïveté dans « Elias » et plus particulièrement celle d´une caissière de supermarché qui nous persuade que l´argent fait le bonheur, bonheur factice mais si actuel.
Et le désarroi des nantis interprété pas ce touriste européen qui sent vaciller son identité et son existence à cause d´ « un simple pépin dans la grosse pomme », et aussi par ce commissaire iranien qui dans « Il ne s´appelait même pas Antoine » nous présente le comble de sa solitude.
La fortune, les titres qui n´empêchent pas l´avarice, c´est vrai, on est pas riche pour rien, c´est une des constatation que l´on peut faire dans l´histoire du chiffon de Ferdinand « Chère lavette ».
La curiosité de Mlle Jeanne qui sera confondue par l´utilisation d´un animal microscopique dans « Sherlock Holmes et la carte à puce ».
Et, la méchanceté de Marie-Jeanne hypothétiquement anéantie grâce à l´ingéniosité du « Porte bonheur de Paul ». Avouons qu´elle l´avait bien mérité !
Enfin les aveux de « Maria » au commissariat nous donnent une très belle explication de la naissance de sa folie, conséquence bien malheureuse de la bêtise ordinaire de ses voisins.
René Gaquière en nous divertissant nous encourage à tirer un bénéfice de toutes ces histoires, il nous rappelle que la duperie est une compétence humaine bien partagée au même titre que le courage et le dépassem
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