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Gulu, «Fours anciens», village reculé des montagnes du Shaanxi, dans la Chine du Nord, est réputé depuis des siècles pour la qualité de sa porcelaine. Rythmé par les travaux saisonniers, la quête de nourriture et le poids des traditions, le quotidien de ses habitants n'était jusque-là que la répétition d'un même ennui. Pissechien est le souffre-douleur autant que la mascotte du bourg. Petit de taille malgré ses treize ans, d'origine incertaine, il rend de menus services aux villageois. Truchement du merveilleux dans ce monde dur, il parle aux animaux, assujettis eux aussi à la loi du plus fort. Mais si la vie était rude avant la Révolution culturelle, elle devient alors absurde. La gestion du village tourne à la foire d'empoigne et Gulu glisse dans le chaos. Les rebelles affrontent les révolutionnaires pour s'emparer des précieux fours à porcelaine. Protégé par sa «mauvaise origine de classe» et sa candeur, Pissechien assiste, en observateur, au déferlement de haine. Véritable événement littéraire en Chine à sa parution, L'art perdu des fours anciens amène le lecteur au plus près des mécanismes de la violence politique et sociale qui ont marqué le pays en profondeur. Cette ambitieuse étude de moeurs qui se donne à lire comme une satire magistrale nous révèle un immense conteur.
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