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Depuis sa disparition, il y a prés de 1500 ans, et surtout depuis deux siècles, le diocèse mérovingien d'Arrisitum n'a cessé d'exciter la curiosité des érudits et des chercheurs. Citons le plus connu d'entre eux, André Chamson, qui lui consacrait sa thèse de fin d'études à l'Ecole des Chartes.
Longtemps cependant, l'ouvrage de Louis Clamens a compté parmi les plus importants dans cette historiographie très particulière, ce qui ne manque pas aujourd'hui de surprendre. En effet quel intérêt trouver à la réédition de ce travail de recherche très daté ?
La thèse de Clamens tend à démontrer que le siège épiscopal d'Arrisitum se trouvait à Arrigas.
Quels arguments avance-t-il ?
L'étymologie des deux toponymes Arrigas et Arrisitum : l'argument est intéressant et bien soutenu.
La situation géographique d'Arrigas, centrale au regard du territoire de cet ancien diocèse : c'est déjà beaucoup plus aléatoire.
Les découvertes archéologiques opérées dans l'église d'Arrigas au XIXe siècle : mais les tombes à lauzes mises à jour en 1864, semblables à celle que nous venons de découvrir lors de la restauration de l'abside, en février 2007, ont été pratiquées jusqu'au XIVe siècle.
Enfin, des documents d'archives des XVIIe et XVIIIe siècles sont mis à contribution pour démontrer l'ancienne importance du village d'Arrigas : nous sombrons ici dans l'anachronisme le plus complet.
Les contemporains de Clamens vivaient encore dans ce qu'Adrienne Durand-Tullou a appelé la « civilisation traditionnelle ». Ils étaient les dépositaires d'une mémoire, écrite ou orale, aujourd'hui disparue et pourtant précieuse pour comprendre notre passé. Ainsi, ne faut-il pas aborder l'oeuvre de Louis Clamens comme le travail de recherche d'un historien, ce qu'il n'était pas au sens où nous l'entendons aujourd'hui, et ses affirmations gratuites, tout comme ses démonstrations hasardeuses doivent être prises avec beaucoup de réserve.
Il faut aborder cet ouvrage comme un témoignage, comme une source d'information et de documentation pour l'historien : l'auteur se réfère à des traditions orales et à des documents d'archives aujourd'hui disparus mais dont l'existence effective à l'époque de Clamens semble incontestable.
Louis Clamens aura ainsi été un vecteur de transmission d'une « matière première » qu'il n'a pas su exploiter convenablement mais qu'il nous appartient aujourd'hui de récupérer telle qu'il nous l'a transmise afin de mieux percevoir quelques bribes de notre passé.
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