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Les sociétés modernes fondent leur conception de la sexualité sur la distinction biologique et reconnaissent trois catégories de personnes : les hétérosexuels, les homosexuels et les bisexuels. Or ces notions n'ont pas cours dans la Rome antique, où tout est affaire de statut social et de classe d'âge. Pour simplifier, les citoyens mâles pénètrent et ne sont jamais pénétrés, tous les autres sont pénétrables, dans des conditions et des proportions variables selon qu'il s'agit de matrones respectables, de coquettes libérées, de prostitués et d'esclaves des deux sexes. À quoi s'ajoute le cas très particulier des empereurs libidineux, comme Tibère, Caligula ou Néron. Il s'ensuit une morale et des comportements bien différents des nôtres, au reste difficiles à se représenter car, pour les Romains, la sexualité relève de l'intime et doit rester cachée.
Géraldine Puccini-Delbey, forte de sa parfaite connaissance de la littérature latine, de Cicéron à Ulpien, parvient à faire parler les textes, et à démêler les possibles rapports entre la pratique sexuelle, le plaisir féminin et le sentiment amoureux. Là encore, rien n'est alors comme aujourd'hui. Ainsi la sexualité en dit long sur la culture et la société romaines, que l'auteur analyse et décrit sans aucune inhibition, mue seulement par la volonté de savoir et de comprendre.
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