"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Après avoir offert aux quatre narrateurs une gloire éphémère, le destin va se retourner contre eux et les séparer durant quarante années. La mort de leur maître, de celui qui leur avait tout appris ou presque, va les réunir. Au sortir de tunnels parallèles, les quatre amis vont de nouveau entrecroiser leurs vies. Il y aura les révélations, les égarements, les sous-entendus, les choses dites et les choses tues... Tout sauf les certitudes, parce que la vérité, c'est comme la conscience, c'est à chacun la sienne.
Classique mais original. Original parce qu’écrit à quatre mains par quatre copains d’adolescence réunis à l’époque par un ballon de rugby et retrouvés autour de cet essai d’écriture fort bien transformé.
Classique parce qu’on pense immédiatement au Dumas de « Vingt Ans Après ». Ici, nos quatre mousquetaires n’ont pas pris vingt ans mais quarante. Exit, les exploits, les aventures et les projets. Restent les souvenirs, les regrets, et l’amertume. Hier, ils triomphaient à l’orée de leurs vingt ans, aujourd’hui, ils battent en retraite devant une vieillesse qui les oppresse aussi implacablement qu’ une quinzaine de All Blacks déchaînés. Que s’est-il donc réellement passé dans la nuit radieuse où tout aurait du commencer et où tout semble avoir dérapé pour nos jeunes champions de rugby. La vérité (ou plutôt celle de chacun des protagonistes) ne nous est révélée que très parcimonieusement, de telle sorte que l’intrigue reste assez mystérieuse jusqu’au bout. Pourquoi se sont-ils quittés, qu’ont-ils à se reprocher ?
J’imagine que les quatre amis, co-auteurs ont pris du bon temps pendant la rédaction de ce roman, alors autant leur dire que le lecteur que je suis a apprécié de naviguer quelques heures dans les pensées et les souvenirs de leurs personnages.
Bref, un bon roman d’atmosphère sur la jeunesse et son insouciance disparue et sur la vieillesse, ses renoncements et ses regrets. Sur les années soixante aussi, ces objets et ce mode de vie qui nous semblent si proches et si lointains, perdus à jamais dans l’océan de nos regrets et de notre jeunesse évanouie.
« Et je me suis retrouvé à l'intérieur (du café). J'ai eu un coup d'oeil circulaire. Bien des choses avaient été changées (mobilier, sol, éclairages, etc.) mais la géographie des lieux était restée la même. S'il avait été rénové, le comptoir n'avait pas été déplacé. Il a connu le temps du Cinzano, du 421, du cendrier en opaline, du présentoir d'oeufs durs. Il a entendu dire un grand nombre d'inexactitudes. D'exagérations aussi, particulièrement à la saison des cèpes et des palombes. Sa patine maîtrise le patois landais, connaît la légende et la poésie locales. Un zinc immuable. Peut-être même immortel. Seuls les anciens se sont effacés du décor. Partis avec leur béret. »
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