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L'angoisse, affect universel auquel nul humain ne saurait échapper, pose un des problèmes les plus ardus à la psychanalyse dans sa pratique et dans sa théorie. Jean-Marie Jadin en propose un nouvel examen dans cette étude très complète. Il fait usage des outils théoriques de Freud et de Lacan et propose des hypothèses personnelles nourries de nombreux exemples cliniques.
L'angoisse est un étau qui affecte le corps de haut en bas. Elle serre la gorge, étreint la poitrine, contracte l'estomac, paralyse les jambes. Elle est la plus universelle conjonction du corps et de l'esprit, ce qui interroge le philosophe. Celui qui l'éprouve n'a pas de mots et pas d'images pour en rendre compte. On sait que la parole d'autrui a trop d'importance pour l'angoissé, au détriment de la sienne. L'angoisse est le retour actualisé par un après-coup de la détresse primitive du nourrisson, alors qu'il est sans recours et sans secours. Sans l'angoisse, il n'y aurait pas d'humanité chez l'homme. Par le souvenir charnel qu'elle contient de la présence auprès de lui d'un premier proche qui lui fut secourable, mais possiblement malveillant, elle est aussi la condition de l'avènement d'une éthique. Comment une telle souffrance peut-elle s'atténuer ?
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