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Le certificat d'études primaires, organisé au niveau national en 1880 après des débuts départementaux brillants, est mort officiellement en 1989.
Ce modeste examen, que le baccalauréat aurait dû condamner à l'oubli, alimente une nostalgie persistante chez beaucoup de Français. Véritable lieu de mémoire scolaire, il a incarné l'idéal d'une république égalitaire et méritocratique, même s'il n'a guère récompensé, les meilleures années, que la moitié d'une génération.
Le certif symbolisait le passage entre deux âges de la vie et jouait le rôle d'un rite d'initiation, scène méconnue des fêtes républicaines.
Baptisé ici et là " sanctificat ", il a pu concurrencer la première communion, et l'Eglise l'a accueilli avec suspicion avant de lui opposer les " certificats de l'évêque ". Sa réussite fut telle que rien ne put lui résister, la France l'utilisa même pour consolider sa présence dans l'Alsace d'après 1918 comme dans tout l'Empire colonial. Sa diffusion fut pourtant plus attentive qu'on ne le croit parfois à la pluralité des cultures : à preuve les diplômes illustrés qui composent un superbe album de la diversité de la France au milieu du XXe siècle.
La République morale, encyclopédique et " primaire ", selon le mot de Péguy, a tenu avec le certificat l'une de ses institutions emblématiques.
De la dictée au calcul, de l'histoire à la rédaction, elle a forgé une culture et une langue, voire les linéaments d'une religion civile à la française.
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