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1er janvier 1994. Dans le sud du Mexique surgit un mouvement politique absolument neuf. Ce soulèvement de paysans indiens a pour porte-parole le sous-commandant Marcos, dont les messages circulent sur tous les continents. Leur combat pour la justice sociale et la diversité culturelle s'adresse aux plus démunis mais aussi à tous ceux qui résistent à l'ordre néo-libéral.
Au-delà du folklore et du remue-ménage médiatique, le zapatisme ouvre la voie à une autre pensée révolutionnaire. S'il conteste le capitalisme tout-puissant, c'est en prenant ses distances à l'égard des doctrines de Lénine ou de Che Guevara. Entre les «lendemains qui chantent» et le désenchantement postmoderne, entre l'intolérance identitaire et la dissolution des cultures, il met en place une nouvelle pensée critique. 1989 marquait l'écroulement des forteresses dogmatiques. 1994 apparaît comme l'amorce d'une mobilisation mondiale, dont Seattle sera l'une des grands étapes.
Étude approfondie des idées et des valeurs du zapatisme, ce livre est aussi une mise en perspective de ses apports et de ses stratégies au Mexique et dans le monde.
Se référant au passé mythique du fameux héros de la révolte des paysans indiens du Chiapas dont il prit la tête en 1911, une nouvelle rébellion se fit jour en 1994 dans le sud du pays. C’est de l’histoire récente et ce livre est précieux pour les mises au point et précisions qu’il apporte.
Jérôme Baschet, maître de conférence à l’Ecole des hautes études en sciences sociales, enseigne aussi à San Cristóbal de Las Casas, au Chiapas. Il rappelle bien entendu ces révoltes qui ont secoué le sud du pays 70 ou 80 ans auparavant, révoltes que décrit si bien B. Traven dans La révolte des pendus.
Quelques années avant la fin du siècle dernier, nous retrouvons donc le sous-commandant Marcos et la création de l’Ezln (Ejército zapatisto de liberación nacional). Cet ejército, cette armée, est destinée en fait à la guérilla. Elle s’inspire des mouvements sud-américains qui l’ont précédé : le Front sandiniste au Nicaragua et le Front Sarabundo Martí de libération nationale du Salvador. Le lancement de la rébellion, en 1994, a été précédé d’une période d’incubation de quelques années. Elle est motivée par l’extrême pauvreté des indigènes privés des terres qui leur ont été arrachées et leur volonté d’être associés à l’organisation de leur État qui possède des ressources naturelles : du pétrole, du bois, des mines et des terres fertiles.
Une organisation politique, le Fzln (Front zapatiste de libération nationale) est venu compléter l’action des révolutionnaires qui ne font pas de la prise du pouvoir leur but ultime. L’auteur étudie ainsi en détails le cheminement de la pensée de ceux qui se réfèrent à l’histoire du mouvement initié par Émiliano Zapata.
Une postface, écrite en 2005, complète et actualise cet ouvrage qui permet de comprendre que rien n’est définitivement réglé, là-bas, au Chiapas.
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