L'autrice coréenne nous raconte l'histoire de son pays à travers l’opposition et l’attirance de deux jeunes adolescents que tout oppose
La Procession d'Echternach ne présente toutes les apparences
d'une enquête (y compris en son sens policier) que pour mieux
nous préparer à la révélation qu'il s'agit, à la fin, d'une quête.
Une enquête : il s'agit de dégager une vérité de ce qui se donne
d'emblée comme une série de dissimulations ou d'ignorances
familiales. Mais celles-ci en dissimulent d'autres qui sont d'un
tout autre ordre, historique celui-ci. Politique même. Il a pu
arriver qu'une famille fût partagée, dans la Bretagne occupée
comme dans le reste de la France, entre ceux qui combattirent
l'ennemi et ceux qui pactisèrent avec lui. Il a pu arriver que le
père fût d'un côté et le fils de l'autre. Et que celui qui mène
l'enquête fût leur fils et petit-fils.
Une quête : cette recherche de soi dans et par le passé permet
au narrateur de connaître et d'accepter la vérité sur sa filiation
cachée, laquelle l'amène à choisir entre le passé (les mythes
grand-paternels) et le présent (le père l'a éduqué dans l'amour
de la lecture de la littérature moderne) ; entre l'obscurantisme
et le progressisme ; entre les ténèbres et la liberté.
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