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Déjà, Les prêcheurs de l'Apocalypse soulignaient l'inanité opérationnelle du principe de précaution.
Depuis, la prétention de cette prétendue « précaution » a reçu d'amples, nombreuses et, parfois, réjouissantes illustrations. La meilleure d'entre elles est sans doute l'épisode de l'épidémie de grippe H1N1. Si elle n'a pas été catastrophique, c'est moins grâce aux mesures prises par le gouvernement, achat de 10% des vaccins mondiaux et d'un tiers des capacités mondiales de production de Tamiflu, que par le caractère certes contagieux mais peu virulent du virus. Les Français se protègent, les Français ont peur. Ils croient que le cancer s'étend, que la vie moderne fait des ravages, que les nanotechnologies sont la menace de demain. La « nature » devient leur ultime recours, alors qu'ils s'en protègent et que, par ailleurs, ils n'ont jamais aussi bien et aussi longtemps vécu. De surcroît, cette déraison précautionneuse détourne le regard des véritables problèmes de l'environnement, comme la biodiversité ou la nécessité de se détacher progressivement des énergies fossiles. Non, définitivement, la peur est au-dessus de nos moyens et, comme le disait Pierre Dac : à force de prendre des vessies pour des lanternes. on se brûle. Cet ouvrage a pour seul objectif d'éviter quelques unes de ces brûlures collectives : investissements inutiles, règlements inopérants et précautions qui ne protègent de rien. Le principe de précaution ne peut pas être « raisonnable». Il demeure une insulte à la raison.
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