"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
« Mais quel est donc ce « mouvement apte à changer la vie » que André Breton « continue à mettre au plus haut » et qu'il reconnaît chez Delabarre ? Quel est donc ce « langage qui garde le coeur de son oreille et dont il attend qu'il ouvre de nouvelles communications sans prix » qu'il exalte chez Cabanel ? Mais c'est bien sûr ! l'écriture automatique, cette écriture dont il a cru désespérer un moment jusqu'à parler de son « infortune continue », et qui, soudain, ne se contente plus « d'affleurer sous roche » mais surgit à grands flots, par des moyens différents, sous la plume de l'un et l'autre de ces poètes qu'il salue avec enthousiasme ! Ainsi donc, après Guy Cabanel, c'est chez Hervé Delabarre que Breton retrouve et désigne le chemin de cette poésie qui ne doit rien au calcul, mais tout aux fulgurances de l'inconscient, rien à la pose éthérée du « pohète », tant raillée par Jacques Vaché, mais tout au « droit devant » et à l'aventure qui en résulte, tout encore à « l'allure poétique » que la vraie vie exige, celle qui demande au hasard objectif le soin d'en orchestrer les rencontres ! Le Surréalisme irrigue à nouveau ses champs magnétiques... La nuit succombe, dit le titre du livre que vous tenez entre les mains, mais qui, lui, va vous tenir longtemps au coeur même d'un monde en perpétuel renouvellement des approches et des sensations, puisqu'aujourd'hui, le bois c'est du verre. »
Alain JOUBERT (Extrait de la préface).
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